Le fait de rouler en camping-car aiguise un peu notre sens de l’observation
envers cette faune particulière que sont les camping-caristes (dont nous
faisons maintenant partie intégrante et dont nous ne voulons parler qu’avec
l’auto-dérision absolument nécessaire). Nous remarquons tout d’abord que les
camping-caristes sont presque tous marqués par le syndrome d’appartenance et
que, très respectueux de cette auto adhésion, il s’agit de se saluer
spontanément avec grand respect lorsqu’on se croise. Chacun doit, arrivé à
hauteur de son égal, lever la main, l’ouvrir afin de montrer que l’on n’est pas
armé et que l’on se croise en ami. Il est de bon ton d’afficher un sourire,
meilleur encore de le montrer sincère. Ce n’est pas toujours facile. (Ça doit
dater du temps des chevaliers en monture, à n’en pas douter). Ceci vaut pour
tous, sauf, très souvent, pour les camping-cars Mercedes. Ceux-là ne saluent
que rarement. C'est assurément une question d'étoile.
Les camping-caristes sont reconnaissables à leur costumes, de loin comme de
près, des yeux, mais pas seulement.
Deux costumes sont de rigueur:
- le costume d’été: Un Marcel avec
quelques taches sur un ventre bedonnant
Un short, un corsaire ou un cycliste avec un peu
de noir de cou aux passages des poches
Des sandales type hollandais, mais impérativement avec
des chaussettes pas sport
- le costume hiver Un pull jacquard
Un pantalon de jogging, les bas des jambes
desserrés
Des chaussures de ville, avec ou sans chaussettes
(sans, c'est mieux)
-en été comme en hiver: Le port de la barbe, idéalement mal taillée,
souvent blanche ou poivre et sel, le contour indéterminé.
Les cheveux en bataille, un peu gras avec, et, pour bien faire, la marque
de l'oreiller encore visible.
Si l’approche peut être faite, on remarquera quelques crottes sableuses aux
coins des yeux.
Comme eau de toilette, la version spéciale “Odeur de lit”
Contrairement à beaucoup, il s’agit d’une espèce en
voie d’extension. Il existe une littérature abondante sur le sujet.