vendredi 26 janvier 2018

Maroc vendredi 26 janvier 2018

Prologue
Alors que nous effectuions un périple en Andalousie et au Portugal, nous avons sympathisé avec un couple de camping-caristes de notre âge. Nous avons fait une balade au fil de l’eau, partagé une table au restaurant et pris l’apéro près de nos Chariotes. Tout comme notre pseudo commun est Marwill, le leur est Michbeth. Au cours du dialogue, ils nous informent qu’ils envisagent d’accomplir un voyage au Maroc quand bien même DSC02129ils sont nouveaux camping-caristes. Ils recherchent pour cela un couple ni fumeur, ni buveur et sans chien idéalement un peu propres sur eux… et que pour cette recherche ils vont passer un avis sur Internet. Le temps d’une nuit et nous postulons avant l’annonce! Nous voici engagés dans un processus de préparation d’un voyage intercontinental. Quand je dis nous, c’est surtout Marianne. Le trajet est décidé en commun; ainsi que les visites essentielles. Nous nous interrogeons mutuellement pour savoir qui mange quoi, s’il n’y a pas quelques réticences…
Côté technique, nous sommes un peu embarrassés car notre Chariote est équipée au GPL et le Maroc n’en fournit pas. Il va donc falloir démonter l’installation pour revenir aux bouteilles traditionnelles.
Le départ est prévu pour le 26 janvier pour une durée de +/- six semaines, car nous devons impérativement honorer un rendez-vous le 16 mars. Une quarantaine de jours sont prévus au Maroc pour visiter les points qui nous semblent clé aux dires de personnes expérimentées nous ayant conseillés.
La météo de l’Atlas nous inquiète un peu. Faut-il prendre des chaînes ? De l’avis général, nous n’en prenons pas et si, par aventure un col était bloqué, nous ferions alors un détour.
La pharmacie est garnie de produits divers sensés nous protéger ou nous soigner de la dysenterie fréquente sous ces latitudes.
Et nous prévoyons quelques jeux de société pour les soirées partagées à quatre et qui sait peut-être pour les jours maussades s’il y en a.
Le garde-manger est garni des dernières conserves maison et en dernière minute sera complété de quelques rations en surgelé comme nous en avons l’habitude. Mais les restaurants marocains nous attirerons très certainement et nous reviendrons peut-être à la maison avec nos vivres. Mais au moins, nous sommes parés aux régions désertiques !!!
Michbeth partent avec un GPS Garmin, tandis que nous aurons un Tomtom dont la dernière carte du Maroc a été téléchargée deux semaines avant le départ. Nous vous dirons les divergences entre ces deux guides…



Vendredi 26 janvier 2018

Ca y est, la Chariote est chargée jusqu’au cou, les pleins sont faits et à l’heure dite nous prenons la route vers la boulangerie “Marie Blachère” où nous emportons quatre pizzas réservées pour manger ce midi. Le temps est couvert et nous craignons de recevoir quelques gouttes. Nous avons rendez-vous avec Michbeth sur l’aire d’Embrussum sur l’autoroute. Ils viennent de la région de Toulon.



Nous arrivons sur les lieux les premiers et les attendons quelques minutes. Ils sont à l’heure.
 1-IMG_20180126_091226
Bref échange. Michel nous apprend qu’il lui faut un fusible car son frigo ne fonctionne plus en 12 volts. Puis reprenons la route en direction d’Algésiras. La pluie est de la partie. Vers midi, nous nous arrêtons pour faire le plein et déguster lesdites pizzas. Michbeth (re)découvrent l’intérieur de notre Chariote qui nous abrite le temps du repas. Une brève sieste et nous reprenons la route toujours accompagnés de la pluie. Nous apprenons qu’à la maison, la température vient de chuter de 10°C et qu’il neige à Montélimar.
Aux environs de 16h30 nous sortons de l’autoroute et arrivons au camping. Tout y est propre et net comme un sou neuf. Alors que nous prenons le thé chez Michbeth, le chauffage se met en alerte et s’arrête. Voilà la deuxième panne de la journée. Michel le redémarre et il prend, se maintient. Peut-être une fausse alerte.
Le soir, il nous dit qu’il n’a plus d’eau. En effet, le véhicule est resté en extérieur chez lui et la sécurité antigel a fonctionné et est sans doute restée bloquée ouverte. Toute l’eau s’est enfuie… Troisième…

Samedi 27 janvier 2018

Le départ est prévu à 8h30. Chaque équipe s’affère à ses préparatifs afin de ne pas être en retard. Nous prenons la route à l’heure après un bon petit déjeuner et nous enfilons l’autoroute cette fois sans pluie. Vers 10h, arrêt technique pour la vidange des vessies. Nous échappons de peu à un car d’asiatiques qui envahissent les toilettes juste après nous. Puis nous filons à 100 à l’heure au régulateur jusqu’à midi où sur une aire, nous cassons la graine avec une excellente quiche aux poireaux et au jambon préparée par Elisabeth, suivie du reste de la galette des rois entamée la veille. Ouf! nous n’en pouvons plus. Michel nous apprend qu’un robinet a été ouvert par mégarde en y laissant un gant de toilette à cheval et que toutes les eaux propres se sont évacuées dans la soute d’eaux grises. La vaisselle se fait avec l’eau d’un jerrycan… Quatrième…
Vers 17h nous quittons l’autoroute et selon les infos de Tomtom nous engageons sur les petites routes espagnoles en direction d’un camping pointé sur notre itinéraire. Il s’agit en réalité d’une préparation aux pistes marocaines. Et en 27 km, nous nous sentons d’attaque. Ces routes sont pleines de nids de poules, de fosses et de bosses. Elles sont tellement sinueuses que le frigo de Michbeth s’ouvre plusieurs fois en route. Il semble que l’arrêt qui le maintient fermé soit cassé. Et de cinq…
Le camping est à flanc de coteau perdu dans la pampa. Nous y trouvons deux places avec l’électricité. Michel fait le plein d’eau et nous explique que hier soir il a branché le chauffage et l’a retrouvé une nouvelle fois en sécurité le matin. Il démonte la cheminée mais elle ne semble pas encombrée. Cela reste un mystère à éclaircir.

Dimanche 28 janvier 2018

La pluie nous a rejoints la nuit. Les pleins et vidanges sont faits et nous reprenons la route à 8h30 sous un ciel encore chargé. En route le vent s’ajoute à la pluie et les bourrasques, nombreuses et violentes chahutent les véhicules au point de nous faire faire des écarts qui nous contraignent par moment à fortement réduire notre vitesse. Par moment, la neige est de la partie et le thermomètre frôle le zéro degré.
1-DSC03092
A midi, nous cassons la graine avec les croque-monsieur de Marianne.
Bientôt nous apercevons le rocher de Gibraltar et nous arrivons à Algésiras peu avant 17h pour prendre les billets de la traversée. Nous recevons en cadeau un caque et une bouteille de vin rouge par véhicule. Les formalités nous semblent claires, mais il n’est cependant pas certain que les bateaux quittent le quai, la météo restant plus que maussade. Nous choisissons le départ de 10h.
2-DSC03103
Une réunion dans la Chariote a lieu le temps de remplir les divers formulaires, faire le point sur la journée qui vient de s’écouler et les projets pour demain. Il faudra faire le change pour la monnaie locale et acheter du gaz, local lui aussi.
Pas de nouvelles avaries ce jour. Cela ne peut plus durer. Nous croisons les doigts pour ne pas en être.

Lundi 29 janvier 2018

Ce matin, debout tôt car nous avons prévu de partir à 8h15. Finalement nous avançons encore l’horaire d’un quart d’heure car les deux équipes sont prêtes. Nous trouvons facilement la route bien expliquée la veille et nous nous mettons en place dans les files d’attente. Nous devions y être pour 9h, il est 8h25. Il y a quatre files et nous apprenons que le départ de 8h n’a pas eu lieu. Le départ de 10 heures reste aléatoire.
IMG_20180129_082626web
A force d’attendre, les heures passent et le départ de 10h est annulé lui aussi.
Vers midi, nous avalons un panini à la cafétéria et apprenons que nous serons fixé sur notre sort dès 15h.
En effet, peu après 15h l’employé du guichet nous informe que tous les bateaux restent bloqués à quai pour cause de tempête en mer. Nous restons donc dans notre habitacle ou à dialoguer avec l’un ou l’autre voisin quand ce n’est pas un passant qui quémande une pièce pour pouvoir manger.
Le prochain départ probable est demain à 4h. Il faudra tendre l’oreille pour savoir si la file avance dès potron-minet. Voici notre séjour au Maroc amputé d’un jour au moins.

Mardi 30 janvier 2018

Durant la nuit, nous n’avons dormi que d’un œil attendant qu’une bonne âme veuille bien nous prévenir d’un éventuel embarquement. Marianne a laissé son volet ouvert pour guetter si les voitures avançaient. Mais peine perdue, rien de neuf.
Le ciel reste chargé, la pluie survient par moment chargée des embruns maritimes qui rendent les fenêtres opaques lorsqu’elles daignent sécher.
A midi, nous allons à la cafet du port nous chercher un sandwich jambon fromage qui s’avère délicieux.
Tout le monde y va de ses projets:
- certaines nous disent que c’est Tanger qui dirige la manœuvre car le port est difficile d’accès sous la houle,
- d’autres disent qu’ils préfèrent attendre car cela fait des bordées mieux remplies donc plus rentables,
- enfin les derniers prétendent que si ça tarde au point de remplir les parking, un plus gros ferries devrait arriver qui résisterait mieux à la houle et emporterait plus de monde.
Quoi qu’il en soit, rien de bouge et nous tuons le temps à jouer au rumikub avec Michbeth.
Nous sommes parmi les mieux lotis, car bien à l’abri, possibilité de chauffage, réserve d’eau et de nourriture, grand lit double, douche… Ce n’est pas le cas de nombreuses personnes en voiture avec des enfants en bas âge qu’il faut langer, et qui restent dans le froid bien que relatif. …
Finalement, un quai d’embarquement passe du rouge au vert, puis un second. Nous comprenons que cela bouge enfin. Nous nous rendons dans la Chariote en vue de la faire avancer. Mais à ce moment, un agent se décide et vient me trouver pour des formalités d’embarquement. Comme si cela n’avait pu être fait plus tôt. Il m’emmène dans une guérite et me demande de remplir divers documents. Durant ce temps, la file avance et Marianne n’ose pas prendre le volant. Un autre agent lui demande l’autorisation de mettre en marche et d’avancer pour débloquer la file. C’est juste à ce moment que j’arrive de retour des formalités. Michbeth sont trois files plus loin et n’avancent pas encore… Nous avançons et après quelques minutes d’attente trouvons notre place au pont le plus bas du ferrie. Nous coupons le gaz en ayant pris soin depuis une journée au moins de mettre le frigo au maximum sachant qu’il allait rester éteint durant près de trois heures. Nous nous dirigeons aux ponts supérieurs où une longue file est déjà en place pour se faire tamponner le passeport, passage obligatoire. Je me dis qu’il est inutile de s’y faufiler maintenant, car d’ici une heure elle se sera certainement résorbée. En attendant, nous conversons avec deux couples de co-voyageurs camping-caristes assez rodés au Maroc et qui, comme nous, restent étonnés pour ne pas dire effrayés des conditions d’attente et de toute la désorganisation caractéristique que nous sommes en train d’essuyer. Ils nous racontent un peu leurs aventures précédentes et vantent la qualité d’accueil et de contact dans ce pays particulièrement agréable selon leurs dires. Le temps passe et il nous semble qu’il est temps d’aller faire file. Il n’y a pas moins de monde. C’est la foire aux empoignes. Certains passent par les côtés, en sont aux mots et à la limite d’en venir aux mains, mais nous n’avançons guère. Il y a encore du monde derrière nous. Finalement de pas de souris en pas de souris nous approchons du guichet. Mais il n’y a plus personne derrière nous. Par où sont-ils passés? Mystère. Nous tardons tant et plus que le bateau arrive à quai. Nos véhicules restent immobilisés dans un couloir où il n’est pas possible de dépasser. Gage que nous bloquons la circulation, mais bien malgré nous.
Une fois les deux tampons reçus, nous prenons la poudre d’escampette et regagnons nos véhicules. Mais nous ne sommes pas en retard. La file d’origine est toujours formée. Nous finissons par avancer et à sortir du bateau. Michbeth nous ont précédés et nous attendent, bien qu’un agent un peu excité les exhorte à avancer. Le temps d’un bref échange et nous quittons les lieux. Mais il nous reste encore la frontière à passer pour entrer officiellement au Maroc. A la douane, tous les véhicules du bateau font files sur quatre rangs. Nous optons pour rester avec Michbeth dans la même file. Deux gars viennent à la fenêtre et nous demandent les passeport et la carte grise. Ils remplissent des documents douanier en trois exemplaires et nous les remettent en main. Puis l’un d’eux s’adresse à nous et nous dit:
- ”Maintenant tu dois faire un beau geste pour nous”.
En les regardant, je tends les deux poings pouces levés pour leur faire comprendre que tout est super. Mais il ne s’agit pas d’un beau geste. Alors je plonge la main dans la réserve de monnaie et leur expliquant que nous n’avons pas encore de Dirhams, je lui donne deux euros. Il me dit:
- ”Mais ce n’est rien du tout!”.
Je lui en rends deux autres. Mais il n’a pas l’air beaucoup plus heureux. Alors il me demande:
- ”Donne médicament pour mal de tête, pour dormir”.
Nous lui donnons deux comprimés de Neurophène. Alors il a semblé content et nous a lâchés. Mais c’était trop beau. Un autre est arrivé et nous a demandé:
- ”Michel, c’est ton ami?”
Je lui dit:
- ”Oui, pourquoi”.
- “Alors donne moi deux bières”
- “J’ai pas de bière!”
- “C’est rien du Gin, du Whisky…”
- “J’ai pas d’alcool!”
- “Alors donne un fromage ou quelque-chose pour mes enfants.
Nous nous en sortons avec deux pots de yaourt. Mais c’est de l’arnaque.
Nous pensions en avoir terminé, mais c’eut été trop beau. Un jeune policier tout en uniforme et avec un très beau képi nous réclame les trois documents que les deux loustics avaient remplis, ainsi que la carte grise et nos passeports. Il vérifie tout cela, va les chercher chez Michbeth. Je lui dit quand même que nous sommes ensemble avant qu’il ne s’égare vers d’autres véhicules. Il conserve les trois documents sous son képi (sans rire), me tend les passeport, et me dit de redescendre à pied à la guérite 50 mètres plus bas pour faire confirmer les numéros par le policier. Etonné de cette nouveauté, je m’y rends suivi de Michel. Dans la guérite, personne au guichet, personne au bureau, mais sur le côté, un gars est allongé et dort sur un matelas. Michel le réveille et c’est en effet lui qui enregistre une nouvelle fois les passeports. Nous regagnons nos véhicules. Michel se fait houspiller par un agent le priant de manœuvre pour dégager malgré les véhicules qui sont devant lui. . Nous avançons et nous nous garons pour la nuit sur un petit parking un peu plus loin pour passer la nuit. Michel m’explique que sur le bateau, avait dû rabattre son rétroviseur droit. L’agent le guide pour reculer afin qu’il puisse se dégager. L’agent lui fait signe d’arrêter juste avant un mur. Michel démarre en tournant à fond, mais procédant ainsi avec un grand porte-à-faux à son camping-car, l’arrière accroche le mur qu’il longeait et en fait pour son pare-choc qui se déboîte et se casse. Fort heureusement les feux n’ont rien.
                
Ouf! espérons que les aventures changent et deviennent enfin agréables.Il est 3h30 du matin, heure française. La nuit sera courte. D’autant que le vent souffle en bourrasques.

Mercredi 31 janvier 2018

Ce matin, nous sommes réveillés à 6h par le muezzine qui appelle à la première prière. Quel bonheur!
Après le petit-déjeuner, nous optons pour prendre l’autoroute jusque Assilah où nous nous posons au camping comme prévu.
01-DSC03107                           02-DSC03108
Le temps de changer de bouteille de gaz, et pour Michel de consolider son pare-choc, et nous cassons la graine. Aujourd’hui nous sommes reçus chez Michbeth qui nous ont préparé du porc au caramel accompagné de riz. C’était un vrai régal.
L’après-midi, nous partons pour la médina. En passant, nous nous arrêtons chez Maroc télécom pour prendre une carte sim marocaine pour nos téléphones. Le vendeur commence d’abord par nous demander nos passeports pour en faire copie puis nous les met en place.
05-DSC03111           08-DSC0311412-DSC03118         14-DSC0312016-DSC03122            17-DSC03123
Nous continuons notre chemin et dans la médina nous arrêtons à de nombreuses échoppes pour acheter qui un magnet, qui des blaclavas ou des babouches qui des boucles d’oreilles, qui doivent sans doute porter ici un autre nom.
De retour au camping, Marianne constate que le vendeur de chez Maroc télécom n’a pas restitué notre passeport. J’y retourne, il me le rend en me disant qu’il a appelé par deux fois Elisabeth qui n’a pas répondu. De retour, j’en informe Elisabeth qui me fait comprendre qu’elle ne parle pas aux inconnus. Pffft!
Le soir nous tentons de nous dépêtrer avec Internet. Mais ce n’est pas simple. En effet, Google ayant constaté qu’une connexion au Maroc sur notre compte ayant eu lieu avec notre mot de passe a bloqué notre compte. Mais comme il est bloqué, comment faire pour y accéder et le débloquer? Par le téléphone, ça ne semble pas bien passer. A voir donc pour plus tard.

Jeudi 1° février 2018

Nous quittons Assilah et prenons la route en longeant la côte. Le guide du camping-car au Maroc recommande d’emprunter l’autoroute ce que nous ne manquons pas de respecter tant l’état des routes est désastreux. Nous arrivons à Moulay Boussalham peu avant midi. Comme c’est la chandeleur demain, nous respectons la tradition et mangeons des crêpes aux lardons, mascarpone et mozzarella puis un riz au lait et ne résistons pas à terminer par quelques baklavas.
Le camping est assez délabré mais particulièrement calme car peu fréquenté. Le wifi est limité à la réception, il n’arrive pas jusqu’à notre emplacement. Il nous reste un km pour atteindre la ville à pied. Quelques échoppes, de nombreux restaurants, quelques banques et semble-t-il aux dires d’un autochtone de nombreuses résidences mises en location touristique. Certaines maisons sont charmantes, assez typiques, mais elles semblent fichées dans une décharge. L’environnement n’est pas du même acabit.
Nous faisons le point de retour à nos véhicules et terminons la journée par quelques parties de Rumikub.

Vendredi 2 février 2018


Ce matin, nous n’avons pas entendu le muezzin, mais nous nous sommes quand même levés de bonne heure. Alors que Marianne était dans la salle de bains, elle ouvre la porte et m’informe (je dormais encore) que le chauffe eau est en alerte: il n’y a pas d’eau chaude. Voilà la guigne de la journée. Comme le chauffage fonctionnait bien, lui, nous savions que nous n’étions pas à court de gaz. Marianne l’arrête un instant puis le remet en marche. Il redémarre puis se remet en sécurité. Mais fort de l’expérience de Michel, nous pensons que la bouteille de gaz n’est pas assez ouverte. Nous corrigeons cela et en effet tout rentre dans l’ordre. Le temps de prendre notre petit déjeuner et de débrancher l’électricité, nous sommes prêts au décollage. Marianne me dis:
- “Avant de reprendre la route, je repasse vite aux toilettes”
Entendez dans les toilettes de la Chariote. Je m’étonne d’entendre des bruits inhabituels. Mais au sortir, Marianne m’explique qu’elle a oublié d’ouvrir la trappe des toilettes avant l’usage et qu’elle ne s’est pas limitée à un simple pipi. Bref un pataquès à régler. Mais elle s’en est sortie.
1-DSC03124
Je regarde sur l’appareil photo les deux photos que j’ai prises la veille. Etrange! elles n’y sont plus. Que s’est-il passé? Mystère et boule de gomme!
Je mets le moteur en marche, débraye, enclenche la première, lâche le frein à main et sans même que j’embraye, la Chariote avance! Ouf! il s’en est fallu de peu. J’avais oublié que la Chariote était sur une cale placée la veille. Encore un peu nous la laissions sur place.
Nous prenons la route et directement sommes ébahis (plus encore que les autres jours) par les amas d’immondices qui s’accumulent au bord des routes et dans les sous-bois. Gravas de toutes sortes, vieux plastiques… Mais nous nous apercevons, grâce au soleil du jour, que nous roulons à contre sens bien que suivant les préconisations de Tomtom. Puis nous faisons face à une route barrée. Michel me dit que son Garmin ne le guide pas dans cette direction. Du coup il prend la tête du convoi. La route est chaotique, non dans le sens d’un mauvais revêtement mais dans l’idée que ceux qui la parcourent semblent avoir trouvé leur permis de conduire dans une pochette surprise.
2-DSC03128          3-DSC03129
Aucun respect des limitations de vitesses (sauf aux abord des contrôles annoncés) des lignes blanches ou des passages pour piétons. Il est impératif d’avoir les yeux partout. Les piétons marchent eux aussi sur la route et les charrettes tirées par un âne ou un petit cheval n’aident guère par leur faible vitesse.
Nous avons l’impression d’avoir reculé d’un millénaire.
Une grosse demi-heure avant d’arriver à l’étape, nous nous arrêtons pour casser la graine chez Michbeth: pâtes au pistou maison. Un nouveau régal qui nous met hors d’haleine. Non pas que nous ayons le souffle court, mais ail ail ail! Toujours est-il que nous nous sommes régalés.
5-DSC03136
Un peu plus loin, nous sommes étonnés que Michel ne suive pas la route 322 qui longe la côte et qui est renseignée comme route verte. Nous mettons cela sur une divergence de vue des GPS. Mais un moment, certes notre Tomtom nous indique de prendre à gauche quand Michel prend à droite ou insiste pour que nous fassions demi-tour, mais le compteur du solde à parcourir se met à augmenter au lieu de diminuer. Michel lui-même se rend compte qu’on se rapproche trop de Casablanca et s’arrête pour faire le point. Nous repassons devant et peu de temps après arrivons au camping de l’Océan bleu sans encombre. Tout y est bien, nous nous posons et allons jusqu’à la rive pour fixer le coucher de soleil.
6-DSC03138

Samedi 3 février 2018

Ce matin, nous devons franchir une étape importante, celle de Casablanca. Nous nous efforçons de suivre la côte pour ce qui devrait être la qualité du paysage, mais en évitant le centre de cette grande ville. Pour cela, nous empruntons l’autoroute puis une fois passé l’aéroport, nous revenons aux routes que l’on doit qualifier de “normales”. Ici, c’est un grand mot. Les nids de poules sont légion, les accotements scabreux et il faut veiller au grain en ce qui concerne la circulation.
01-DSC03158         02-DSC03165

Deux ados se disputaient sur un trottoir. Pour éviter la bagarre ils se sont échappés en courant sur la route sans regarder. J’ai pilé en klaxonnant. Ils sont passés près.
Cette région n’est pas attirante. Nous savons que nous avons de très belles choses à voir mais qu’il faut rouler pour cela. C’est l’objet de toute nos occupations.
Vers 12h30 nous arrivons à l’aire de Oualidia très vaste et très propre. Nous avons à peine le temps de nous garer que nous sommes assaillis, d’abord par un gars qui veut nous offrir des gâteaux, pourvu qu’on lui donne une paire de chaussure ou un téléphone portable… Puis d’autres qui souhaitent nous vendre le fruit de leur pêche: huitres, homards, langoustes… ou nous apporter un couscous à manger dans la Chariote. Mais nous déclinons car le guide du Camping-car au Maroc nous recommande chaudement le restaurant à proximité où, sans plus tarder, nous nous dirigeons. Michel nous apprend que la guigne les poursuit toujours. D’une part, dans les cassis de la route, il a perdu un enjoliveur. D’autre part, ces cassis nombreux sont venu à bout de leur robinet, parvenant une fois encore à l’ouvrir en route et se retrouvant à l’arrêt avec toutes ses eaux propres passées dans les eaux grises. Il faudra, non seulement trouver de l’eau, mais le moyen de vidanger sur ce parking sans services.
Au restaurant, nous traversons une vaste salle pour atterrir sur une terrasse certes vitrée, mais chahutée par un vent coulis particulièrement frais. Il faut dire que nous n’avions que trois degrés le matin. Nous déclinons la terrasse et nous installons dans la salle. Michbeth prennent une paëlla et Marwill prenons un tajine de poisson. Le serveur nous demande si nous voulons une salade ou des huitres ou autre chose en entrée, mais nous déclinons. Sinon, une assiette de crevettes sautées à l’ail. Il nous met quand même une salade et des oursins et nous nous demandons si nous faisons bien de tout manger puisque tous les avertis nous invitent à éviter les crudités et les fruits non épluchés. Mais nous l’avalons tous. Nous verrons bien demain. Les crevettes sont délicieuses et nous bénéficions d’un rince doigts par dessus le marché. Michbeth reçoivent une paëlla assez traditionnelle, mais particulièrement copieuse. Notre tajine est bon, mais manque de sel et d’épices. En dessert nous succombons à une part de tarte à l’orange qui a fait l’unanimité. Marianne découvre et apprécie le thé menthe sucré marocain.
04-DSC03178
06-DSC03190     07-DSC03192
05-DSC03187     08-DSC03198
09-DSC03207
10-DSC03210
Pour digérer, nous nous promenons le long de la plage où nous sommes abordés tantôt pour manger sur la plage des fruits de mer préparés sous nos yeux tantôt pour faire un tour en bateau sur la lagune.
Nous faisons un tour au village, car, mauvais plan, nous tentons de faire le change un samedi. C’est peine perdue, toutes les banques sont fermées. Nous effectuons un retrait à un guichet automatique, car nous devons faire le plein demain.
A l’aire, Michel vidange ses eaux grises qui en fait sont propres et les évacue dans l’herbe. Il trouve 20 litres d’eau au service puisque la cotisation offre ce volume par jour. Les voici dépannés.
Michel attache les trois enjoliveurs qui lui reste avec des serflex afin d’éviter de les perdre aussi.
Jusqu’à la soirée nous jouons au Rummikub faisant également le plan de la journée de demain où nous devrions retrouver un autre restaurant recommandé par Michbeth.
12-DSC03215
Nous logeons à côté d’un Concorde qui a une fiat 500 dans sa soute. Il s’agit d’un mauvais voisin, car non seulement il nous fait de l’ombre, mais il produit une pollution sonore avec sa pompe à eau.

Dimanche 4 février 2018

Ce matin, 7,8°C ciel bleu.
Le matin, Michel nous informe que la petite salade d’hier a eu une influence “liquéfactrice” sur son équilibre gastro-intestinal. Espérons qu’il n’y ait pas de débordement.
A 8h30, nous prenons la route en direction d’Essaouira. Comme les autres jours, nous longeons la côte Atlantique. Comme les autres jours, la route est parsemée de nids de poules et de pièges divers qu’il faut tenter d’éviter. Mais la vue est belle et nous en profitons sous le soleil.
01-DSC03226     02-DSC03235
03-DSC03236     04-DSC03239
05-DSC03240     06-DSC03242
06-DSC03242     07-DSC03245
08-DSC03246     09-DSC03249
10-DSC03251     11-DSC03255
12-DSC03257     14-DSC03261
15-DSC03269     16-DSC03275
17-DSC03286     18-DSC03287
Nous arrivons au camping peu avant midi et le ciel se couvre déjà. Le temps d’installer l’électricité avec le régulateur et nous prenons, à pied la direction de la ville ce qui nous donne une quarantaine de minutes de marche. Nous passons par la plage où nous sommes invités à faire un tour à cheval ou à dos de chameau. Mais le désert est encore loin: nous nous abstenons.
19-DSC03296     20-DSC03297
La médina et son souk offrent des bâtiments très divers, certains très vieux datés du XIV° siècle, d’autres contemporains inachevés, d’autres particulièrement délabrés. Bref une fois de plus tout est hétéroclite, mais ne manque pas de charme. Nous nous faisons aborder par divers marchands, l’un pour des bijoux berbères, l’autre pour aller manger. Ce que nous ne manquons pas de faire au premier étage d’un restaurant à l’angle de deux ruelles du souk. Nous choisissons un couscous à la volaille et légumes caramélisés qui s’avère délicieux avec un doigt de harissa. Il s’agit d’un couscous franchement différent de ceux que nous avons l’habitude d’avaler en Europe. Pour suivre, nous prenons un thé vert menthe avec des petits gâteaux et nous voici rassasiés pour continuer la visite du souk et du port.
21-DSC03303
Sans manquer d’acheter l’huile d’argan dont chaque ruelle présente de nombreuses boutiques spécialisées.
22-DSC03309   23-DSC0331124-DSC03313                                         25-DSC03316
26-DSC03317   27-DSC0332028-DSC03321   29-DSC0332830-DSC03329   31-DSC0333132-DSC03333   33-DSC0333734-DSC03343   35-DSC0334436-DSC03345   37-DSC0334638-DSC03353

La pluie est de la partie et nous rentrons au camping un peu trempés, mais cependant contents de notre journée.

Lundi 5 février 2018

Nuage et soleil pour nous accueillir ce matin avec 9.1°C. La météo de Marrakech n’annonce que de la pluie. Nous nous dévoyons sur Agadir espérant mieux. La route longe toujours la côte et par endroit, les vues sont très belles.
En route, nous nous arrêtons dans une coopérative féminine d’huile d’argan. L’argan est une huile produite de la noix d’argan poussant sur les arganiers, arbre très répandu dans cette région. Des femmes, la plupart assez âgées, travaillent assises à même le sol et s’échinent à casser des noix sur une grosse pierre servant d’enclume à l’aide d’un galet servant de marteau. Les noix sont récupérées. Une partie est torréfiée pour l’huile alimentaire. Le reste part pour les cosmétiques. Les coques sont récupérées pour le feu. Cette coopérative travaille en mode bio. Les travailleuses gagnent 50 Dirhams par jour, soit +/- 4.25€. Nous dégustons du miel d’argan, de l’huile et une crême à tartiner. Tout est délicieux. Nous emportons de l’huile.
01-DSC03354   02-DSC0335503-DSC03356   04-DSC0335805-DSC03359   06-DSC0336007-DSC03366
09-DSC03376   10-DSC0337811-DSC03381
Tomtom nous fait une petite fantaisie en nous demandant de prendre à droite sur une piste non revêtue. Ambiance 4x4 immédiate avec des efforts inhabituels de la suspension. Nous roulons en première ou en seconde pour ménager l’équipement et le chargement. Mais fort heureusement au bout d’un kilomètre, nous retrouvons la route d’origine sans encombres.
12-DSC03387   13-DSC0338814-DSC03389     15-DSC03391
Nous arrivons en début d’après-midi au camping de Taka tenu par des français. Il est perdu au milieu de nulle-part. De nombreux camping-caristes présents ont une voiture ou une moto pour en sortir et rayonner aux alentours. Mais ce n’est pas notre cas. L’électricité est produite par un groupe électrogène qui alimente tout le camping de 7h à  23h. Après, débrouillez-vous!
Nous sommes aujourd’hui invités à déjeuner chez Michbeth. Marianne prépare une petite salade d’endives et au Comté à l’huile d’argan. Michbeth nous cuisinent un steak végétarien purée suivi des derniers riz au lait de Marianne. Nous profitons d’être ainsi réunis pour faire le point et décidons de louer les services d’un taxi qui nous mènerait demain jusqu’Agadir où nous passerions la journée quelle que soit la météo. Il y a le souk à voir ainsi que la vieille casbah.
Aux dires des autochtones, la météo est actuellement exceptionnellement maussade. Il a neigé à Ouarzazate ce qui n’était plus arrivé depuis 1960. C’est notre chance d’en profiter ainsi!!! Gageons que les jours prochains seront meilleurs.

Mardi 6 février 2018

Un peu avant 9h le taxi réservé la veille est arrivé pour nous conduire à Agadir afin de visiter la ville qui, selon les guides, n’en vaut guère la peine. Après trois quarts d’heure de route nous arrivons au sommet de l’ancienne Kasbah dont il ne reste plus que les remparts.
15-DSC03432
01-DSC03395  02-DSC0339603-DSC03397  04-DSC0339805-DSC03399  06-DSC0340007-DSC03401  08-DSC0340709-DSC03415  10-DSC0342011-DSC03421        12-DSC03425
Sur le parking d’arrivée, ruée vers les nouveaux touristes que nous sommes, un pour se faire prendre en photo avec une jeune biquette, l’autre avec son chameau, un troisième pour tenter de nous vendre des cristaux. La kasbah a été ruinée par un tremblement de terre d’une magnitude de 7.2 ayant duré seulement quinze secondes durant la nuit. 2000 morts, 500 rescapés à la kasbah, 12000 morts sur le reste de la ville. La faille qui s’est crée à l’occasion se voit encore. Du sommet, la vue sur la plage et la baie est magnifique. Il s’agit d’une plage classée parmi les plus belles du monde. Nous parcourons les remparts en prenant quelques photos. Elisabeth, en fin de visite pose devant un chameau en lui tournant le dos et ne remarque pas immédiatement qu’il s’essuie la bave sur sa veste. Elle est enchantée du résultat: la photo est bonne. La bave y reste. Nous descendons par un sentier bétonné et au bout de vingt minutes sommes en ville. Nous tentons d’éviter le bord de mer pour trouver un restaurant et nous dirigeons vers le centre ville. Un passant nous aborde pour voir si nous cherchons un voyage en agence, mais je lui réponds que nous préférons un restaurant. Il nous accompagne, plutôt en nous précédent même en pressant le pas afin de nous faire découvrir le restaurant de son cousin caché derrière un pâté de maisons. En entrant il nous demande la pièce pour nous avoir renseignés… Le restaurant nous semble typique et nous sommes accueilli par le patron. Nous commandons trois tajines de mouton aux pruneaux et un couscous de légumes pour Michel. Le temps de déguster un peu de pain avec des lentilles et nous sommes servis. Les tajines sont brûlantes. C’est excellent. Succulent serait plus adapté. Nous suivons avec un dessert: tartes à l’orange et crêpes au miel. Puis pour parfaire le tout un thé vert menthe.
13-DSC03428
Le souk est trop loin. L’après-midi, nous flânons en ville, passons par le jardin des oiseaux, sorte de mini zoo ouvert au public avec des volatiles les plus divers ainsi que des mouflons. Un moment, nous apercevons un panneau:”Centre dentaire”. Elisabeth nous l’avait caché, mais la guigne qui nous poursuit l’avait frappée deux jours plus tôt. Elle avait perdu une couronne. En apercevant ce panneau elle se propose de tenter le coup. Nous poussons la porte, montons au quatrième par l’ascenseur et arrivons au cabinet du dentiste. L’hôtesse nous accueille très aimablement et nous prie de patienter dans la salle d’attente. En moins d’une demi-heure, l’affaire était réglée et Elisabeth sortait rassurée, la dent dure.
Plus loin, dans les boutiques, chaque vendeur y va de son folklore pour nous faire entrer:”Pour le plaisir des yeux”…”C’est pas cher”…”combien tu donnes?”… Sortant d’une boutique sans rien acheter le vendeur nous dit, pour un sac à main en cuir:”Pas cher, tu peux l’avoir pour 60 Dirhams" (5€) Dans la boutique suivante, lors de l’entrée le même sac est proposé pas cher à 350 Dirhams!!!
Un peu plus loin, nous trouvons de l’huile d’argan de qualité que nous négocions à bon prix.
14-DSC03429   16-DSC03436 
Fiers de toutes nos négociations, nous allons faire quelques pas sur cette magnifique plage où nous faisons connaissance avec Chocolat le chameau d’un jeune targui. Nous continuons en attendant le taxi qui arrivera un peu en retard pour nous reconduire sains et saufs au camping.
A notre arrivée, nous constatons qu’il n’y a plus de courant, sans doute le fusible a-t-il déclenché et le frigo nous indique 6°C. Cela n’est pas dramatique, nous passons au gaz.

Mercredi 7 février 2018

A peine sommes nous partis que nous nous arrêtons pour faire le plein de gasoil. Michel me dit qu’il va vérifier les pneus car l’un d’eux lui paraît manquer de pression. Et en effet. Sauf qu’en gonflant, la pression ne tient pas. La valve est hors service. Fort heureusement, la station dispose d’un service compétent qui lui propose le remplacement en un tour de main. Michel me demande si j’ai de la ficelle. Je lui en donne. Il me dit que ce matin, dans les mauvais chemins, il a pris un caillou qui lui a cassé le tuyau de décharge des eaux grises qui pend maintenant au sol. Avec la ficelle, il maintient le morceau restant du tuyau à hauteur sans qu’il racle le sol. Si!!!, nous en sortirons un jour!
Nous reprenons la route et direction Marrakech via l’autoroute. Cette option a été décidée en fonction de la météo et du temps dont nous disposons. Le ciel est dégagé sur notre droite, couvert à gauche. L’horizon laisse apparaître la chaîne de l’Atlas particulièrement bien enneigée.
01-DSC03443  02-DSC0345403-DSC03456  04-DSC0345905-DSC03463  06-DSC0346507-DSC03466  08-DSC0347609-DSC03482  10-DSC0348511-DSC03486            12-DSC03487
Tout au long du parcours, les vues sont belles et agréables. Nous voguons à un train de sénateur puisque nous devons arriver pour manger. Mais l’arrivée au camping se fait sous le ciel couvert. Nous nous installons sous quelques gouttes de pluie. Nous avons pris l’électricité et au vu de l’affichage du régulateur de tension, nous ne recevons que 207 Volts. Fort heureusement le régulateur fait bien son boulot.
13-DSC03490
Nous cassons la graine chez Michbeth qui nous réchauffent des lasagnes au four. Quand l’appétit va tout va.
Après avoir un peu flâné dans le camping et téléphoné en France, nous nous réunissons dans la Chariote et terminons l’après-midi à jouer au Rummikub.
Depuis le départ, nous avons eu deux jours sans pluie. Demain, c’est pluie toute la journée selon la météo. Nous décidons de voir que si le matin cela se confirme, nous ferons l’autruche ce jeudi pour profiter d’un temps meilleur pour visiter Marrakech.

Séquence entretien

La vie en camping-car s’organise selon la personnalité de l’équipe à bord. Certains emportent un balai pour laver la carrosserie, ce qu’ils ne manquent pas de faire sur les aires ou dans les camping où tout du moins cela n’est pas interdit. Nous dérogeons à cette règle estimant que si de l’eau est mise à notre disposition, c’est pour la consommation, les toilettes, les besoins intérieurs du véhicule, mais qu’il s’agit d’un abus de laver la carrosserie à ces arrêts. Nous nous contentons de mouiller une éponge pour laver le pare-brise, les vitres latérales et les rétroviseurs afin que la visibilité en route reste au max.
Mais l’entretien n’est pas que la carrosserie. Certes il y a le moteur. Mais en général nous tentons de faire l’entretien moteur et boîte avant de partir, nos périples n’étant pas longs au point de devoir les faire en route.
Puis il y a l’espace de vie. Là, dans la cellule, un petit coup de balai journalier permet de marcher pieds nus agréablement. Les poussières qui s’accumulent sont balayées avec un Swiffer qui va dans tous les coins et recoins.
Ensuite, la vaisselle, journalière au moins, afin de ne pas utiliser de vaisselle en carton ou en plastique jetable qui multiplie les déchets.
Enfin, et c’est sans doute le plus délicat, la lessive. Lorsqu’il fait beau, c’est facile. A l’occasion d’un arrêt, le petit linge est lavé à la main et sèche rapidement sur un fil tendu ou sur de petits étendages que nous emportons avec nous. Quant aux draps de lit à l’occasion de longs périples, il est nécessaire de s’arrêter dans un camping pour profiter d’un lave-linge. S’il fait beau temps, un fil à linge permet de les sécher pourvu que le camping ne l’interdise pas. Mais comment faire quand il pleut averse et qu’il n’y a pas de sèche-linge ? En France c’est facile. Les Intermarché disposent presque tous d’une laverie en extérieur qui permet de laver de 18 à 24 kg de linge et offrent les services d’un sèche linge. C’est le pied. Mais à l’étranger ce n’est pas le cas. Il faut donc jongler et trouver son équilibre entre le temps perdu pour le lavage si l’on veut dormir dans des draps propres, ou prolonger et dormir dans son jus quelques temps.
Mais tout cela est une affaire de mœurs.

Jeudi 8 février 2018

6.3°C ce matin, ciel couvert, pluie. Nous faisons l’autruche et restons confiné. Ce sont sans doute les derniers instants de la bouteille de gaz qui terminera sa course sur le chauffage. Marianne profite de cette pose pour une nouvelle lessive des slips, chaussettes et taies d’oreillers.
A midi, nous réchauffons de la seiche aux poivrons à l’orientale avec du riz.
Durant l’après-midi, Michbeth font quelques photos puis nous nous retrouvons pour leur faire découvrir les joies de Qwirkel.

Vendredi 9 février 2018

S’il a plu hier et une partie de la nuit, ce matin le ciel est bleu et la météo clémente même si le mercure ne monte pas encore bien haut.
Le régulateur de tension affiche 187 Volts à l’entrée. Heureusement que nous avons pris cette précaution!
Le taxi arrive à l’heure et nous emmène à Marrakech sous le soleil. Nous traversons un grand jardin pour nous rendre au souk. Mais c’est vendredi et une grande partie des échoppes sont fermées car c’est le jour de la grande prière. Néanmoins, il en reste assez pour nous. Les échoppes sont organisées par quartiers, par spécialités. Ainsi nous nous promenons parmi les ferronniers, les tanneurs, les menuisiers, les teinturiers et chacun y va de son laïus pour nous faire entrer dans sa boutique. Nous nous arrêtons à trois reprises devant des pâtisseries arabes et avons la chance de pouvoir déguster. L’une d’elles retient un peu plus notre attention par la variété et la qualité de ses produits. Nous nous promettons d’y revenir.  Nous souhaitons acheter un chèche. Et le vendeur, qui nous fait une admirable démonstration des teintures diverses, nous explique comment les placer sur nos têtes ou les nouer autour du cou à la marocaine.
08-DSC0350409-DSC0350710-DSC0350911-DSC0351112-DSC0351313-DSC0351414-DSC0351515-DSC0351616-DSC0351817-DSC0352118-DSC0352219-DSC0352320-DSC0352421-DSC0352622-DSC0352723-DSC0352824-DSC0353425-DSC03541
A la sortie du souk, nous entrons dans un restaurant. Le menu du jour est “potage, couscous de volaille et orange à la cannelle”, le tout pour 60 Dirhams. Ce menu est retenu par Michbeth. Pour notre part, nous nous laissons séduire par le menu contenant la pastilla de pigeon, une spécialité locale. Marianne prend du potage en entrée, moi une salade d’aubergine. Tout était très bon, mais la pastilla était exceptionnelle, au miel et à la cannelle. Un délice, une tuerie. A la sortie, nous ne partageons pas les frais en deux parts égales, car, en effet, notre menu était au double du leur. Je passe en premier à la caisse et règle mon dû. Et nous sortons. Michbeth nous suivent à la caisse puis nous rejoignent à l’extérieur. Michel me dit:
”Tu as trop payé, je te dois de l’argent, je n’ai payé que 22 Dirhams”.
“Non non, je n’ai payé que notre part”.
Nous n’aurons pas d’explication.
26-DSC0354227-DSC0354328-DSC0354429-DSC0354530-DSC0354731-DSC0355232-DSC0355433-DSC0355934-DSC03560
Nous retraversons les souks sans pouvoir nous abstenir d’acheter des pâtisseries. Sans trop compter d’ailleurs. Avec un kilo, on ne va pas bien loin! Puis nous nous dirigeons vers les jardins Majorelle. La file est un peu longue mais nous en venons à bout sans trop tarder. Le soleil n’est plus très haut, mais la luminosité est très belle. Le jardin Majorelle est de toute beauté avec de magnifiques palmiers et une grande variété de cactus. Les peintures en bleu Majorelle relèvent et distinguent l’endroit. La boutique est un souk chic où les sacs à main passent de 60 Dirhams dans les souks à 4500 Dirhams dans la boutique Majorelle.
35-DSC0356336-DSC0356537-DSC0356738-DSC0357339-DSC0357440-DSC0357641-DSC0357942-DSC0358043-DSC0358144-DSC0359745-DSC03599
Nous revenons par la place Jemaa El Fna qui est noire de monde à cette heure. Les échoppes ne sont que des boutiques à jus de fruits comme durant la journée puis de nombreux petits restaurants présentant leurs spécialités dont la fameuse tête de mouton qui ne ravit guère nos co-voyageurs. Nous prenons un jus de fruit, Marianne un jus d’orange délicieux, et moi un jus de grenade qui s’avère être mélangé à du jus d’orange. Mais qui reste très bon.
48-DSC0360449-DSC0360550-DSC0360651-DSC03607
Le taxi commandé viendra nous prendre avec un grand retard. Peut-être aurions-nous dû en prendre un parmi les files en centre ville.
Demain, nous y retournerons… nous avons fait 20 km à pied aujourd’hui

Samedi 10 février 2018

Le taxi arrive comme convenu à l’heure dite pour nous emmener avec nos trois bouteilles de gaz Michel et moi à l’usine à gaz pour les faire remplir. Cela ne prend que trois minutes. Par contre, c’est le même prix qu’à Assila alors que nous achetions la bouteille pleine et sa consigne. Mais c’est quand même deux fois et demi moins cher qu’en France. Nous revenons au camping et le taximan nous demande pour combien de temps nous en avons avant de repartir sur Marrakech. Je lui dit:
“Le temps de poser les bouteilles et nous partons avec vous”.
Il nous répond:
“Je dois faire une course, je dois partir. Je vous commande un autre taxi pour dix heures”.
Et le voilà qui nous abandonne sans demander qu’on lui règle sa course. Nous posons les bouteilles sans chipoter et le taxi qui était arrivé entretemps bien avant 10h nous emmène de nouveau à Marrakech. Le beau temps est de la partie et nous nous en réjouissons. L’objectif de la journée est de visiter le Palais de la Bahia et les tombeaux Saadiens. Le taxi nous dépose au centre vile et à pieds rejoignons le Palais de la Bahia. Nous découvrons alors le monde des mille et une nuits. Vous décrire les détails des arabesques, le soin apporté aux plafonds peints et sculptés, la forme des portes, le travail minutieux des jardiniers et bien d’autres choses serait vain. Je préfère vous laisser voir les photos qui parlent d’elles mêmes.
01-DSC0361002-DSC0361203-DSC0361404-DSC0361605-DSC0361706-DSC0362707-DSC0362808-DSC0363109-DSC0363910-DSC0364611-DSC0364712-DSC0365113-DSC0365314-DSC0365715-DSC0365916-DSC0366017-DSC0366118-DSC0367019-DSC0367120-DSC0367421-DSC0367722-DSC0368123-DSC0368224-DSC0368625-DSC0368726-DSC03689
Nous nous régalons par le regard. Mais cela ne nous empêche pas de manger. Nous sommes invités à entrer dans un restaurant et montons à la terrasse du premier étage éclairée et chauffée par le soleil. Marianne commande une pastilla au poulet qu’elle prévoit de partager avec moi et un tajine de légumes. Pour ma part, je commande un assortiment de brewets (fromage et viande dans des feuilles de brick roulées). Michbeth commandent un tajine aux légumes et une pastilla de poulet. Finalement, tout arrivera mais pas la pastilla que nous devions partager. Nous ne prenons pas de dessert.
27-DSC0369228-DSC03693
En partant en ville rejoindre les tombeaux que nous devons visiter, nous ralentissons devant un marchand d’épices car nous nous tâtons de savoir si les pyramides d’épices sont faites avec de vraies épices ou non. Voyant notre interrogation, le vendeur nous fait signe d’approcher, nous dit que les photos sont gratuites (ce n’est pas toujours le cas) et que ce sont bien de vraies épices qui forment les cônes pointus sur l’étal, mais qu’il ne les vend pas, car elles sont mélangées à de l’huile pour pouvoir faire de tels châteaux pointus. Il nous fait entrer et nous offre un thé, une fois de plus en nous spécifiant que c’est offert, que c’est gratuit. Puis il se met à nous commenter les différents produits de son achalandage. Un mélange retient son attention, il nous décrit tous les composant et il y en a trente-deux. Et nous n’en connaissons aucun. Il dit qu’avec ça, tous les plats de viandes deviennent bons. Et il en prend une poignée qu’il passe au moulin pour nous le faire sentir. Le parfum qui s’en exhale est extraordinaire et nous voulons bien le croire. Il nous donne le nom: c’est du raz el han out. Mais rien à voir avec celui que nous connaissons chez Ducros, même s’il se décarcasse. Puis il nous donne la composition du thé que nous buvons. C’est du thé berbère. Un régal. Alors que nos verres sont vides, il va dans le rayon, prend un bocal et en extrait un cristal d’environ deux millimètres. Il en met un dans chaque verre puis nous ressert du thé chaud dessus nous priant de le sentir avant de le boire. Et là, le choc. Un bond en arrière. L’odeur qui s’en dégage nous est connue, c’est celle de l’inhalation. Le grain qu’il a placé dans nos verres est un cristal de résine d’eucalyptus. Puis il nous montre des parfums pour les garde-robes et tant d’autres choses encore. Nous sommes séduits et passons à la caisse en emportant divers produits pour les faire déguster de retour.
29-DSC03696
L’entrée des tombeaux Saadiens est un passage particulièrement étroit. Ce cimetière est resté caché plusieurs siècles et n’a été redécouvert qu’au début du XX°S. Le style est celui d’un palais, les sculptures et les arabesques sont du même acabit. C’est très beau également. Il y a trois salles dont deux sont visibles, la troisième reste privée.
30-DSC0370031-DSC0370532-DSC0370633-DSC0370834-DSC0371035-DSC0371136-DSC0371237-DSC0371438-DSC0372139-DSC0372340-DSC03724
Nous souhaitons rentrer en taxi au camping. Plutôt que d’appeler le taxi qui nous a déposés ce matin, nous abordons un taxi de la ville. Celui du matin nous a compté 60 Dh pour la course, c’est le tarif affiché au camping. Mais pour revenir celui de la ville nous demande 150 Dh. Nous lui expliquons que nous avons payé moins cher le matin, mais il nous répond qu’il n’a normalement pas le droit de sortir de la ville. Finalement l’un d’eux nous propose la course pour 80 Dh ce que nous acceptons, mais ses collègues l’engueulent devant nous et il faut s’en aller avant que le ton ne monte plus haut. Mais nous arrivons à bon port. Le temps de régler nos bouteilles de gaz déposées à la va-vite ce matin, et nous sommes bientôt prêts pour la sortie prévue ce soir: Fantasia. C’est, au dire de l’hôtesse du camping un spectacle grandiose, avec chanteurs, danseurs, repas, chevaux et feu d’artifice, le tout compris dans le prix y compris le taxi. Nous souscrivons et nous y rendons. C’est le même taxi du matin qui se souvient que nous lui devons la course pour les bouteilles de gaz. Nous sommes accueillis par une haie d’honneur de cavaliers sur leurs montures. Nous prenons une photo devant l’un d’eux qui nous réclame immédiatement des sous… Nous nous avançons et sommes entourés de danseurs et chanteurs, joueurs de flûtes et tout le falbala. Nous nous retrouvons entre quelques hôtesses pour la traditionnelle photo d’accueil qu’on nous proposera à ne pas manquer à la sortie. Une table nous est réservée. Il fait froid et sommes contraints de laisser nos vestes et nos écharpes. Le serveur nous demande ce que nous voulons boire. Nous commandons deux bières et deux jus d’orange. Le repas nous est servi alors que quelques danseurs et joueurs de tambourins nous entourent. D’abord la soupe marocaine puis un tajine de bœuf aux pruneaux qui s’avère très bon. Nous nous disons que si nous passons au dessert après cela ce sera un peu maigre. Mais le plat suivant arrive, c’est un couscous poulet. Il est copieux. Je demande un peu de harissa. Nous commandons quatre jus d’orange et n’arrivons pas à bout du couscous malgré nous être resservis. Le dessert est une coupe de fruits divers suivi de gâteaux arabes. En fait de gâteau on nous présente une pyramide de biscuits secs dans laquelle nous pouvons en piocher un et un seul. Le spectacle extérieur se prépare. Nous allions nous lever lorsque le serveur nous présente l’addition pour les boissons: 310 Dh !!! là, ça passe moins bien que le couscous. En fait, non seulement les boissons n’étaient pas comprises, mais en nous invitant à consommer on ne nous a pas donné la carte pour en connaître le prix. Il y a décidément deux vitesses à l’hospitalité marocaine. Les photos nous sont proposées comme attendu.
Nous sortons pour le spectacle. Il fait encore plus froid et nous devons nous installer sur des gradins en pierre. Ils sont glacés. On nous fait passer des coussins. Tout le monde se les arrache. Des chevaux sont alignés et font une parade d’honneur à trois reprises, puis des démonstrations d’équitation. Une estrade est avancée et une danseuse fait une exhibition. Elle est environ à 50 mètres de nous mais nous distinguons sa chair de poule. Un petit feu d’artifice est tiré en fin de spectacle, mais près de la moitié des spectateurs sont déjà partis faute de ravissement et froid aidant.
41-DSC0373742-DSC0374043-DSC03751
Nous rentrons un peu déconfits, mais l’estomac plein.

Dimanche 11 février 2018

Il est 8h30, les vidanges et les pleins sont faits et nous prenons gentiment la route par l’autoroute en direction de Taroudant dit le petit Marrakech. En quittant le camping nous remarquons une fois encore de magnifiques bâtiments à l’abandon…01-DSC0376702-DSC03768
03-DSC0377204-DSC03774
Nous arrivons à Taroudant pour 12h20. La ville est ceinturée par d’anciennes murailles, restaurées. C’est très beau sous le soleil. Et au moment d’arriver sur les lieux de l’aire, une mobylette arrive à notre niveau, me demande de baisser la vitre et me dit que l’aire n’existe plus, que la gendarmerie l’a fermée, mais qu’il en connaît une autre pas loin et qu’il y travaille. Il nous propose de nous y emmener. Nous le suivons. Mais il tombe en panne de carburant et est obligé de pédaler ferme pour continuer sa route. Finalement, nous y arrivons. C’est plutôt un terrain vague ex décharge à ciel ouvert. Quelques camping-cars y sont installés sans ordre et notre guide nous informe qu’il y a un gardien la nuit qui réclame 10 Dh par véhicule. Nous nous installons côte à côte puis cassons la graine (ragoût d’agneau) et allons faire un tour en ville. Les rues sont animées même si le bourg n’est pas grand. Les échoppes sont nombreuses. Nous visitons le souk d’une belle taille, sans doute plus boutiquier et moins artisanal que celui de Marrakech, mais pas moins intéressant. Michel y trouve enfin son petit crochet qui va lui permettre d’empêcher que le robinet s’ouvre en route (c’est encore arrivé aujourd’hui, mais ils s’en sont aperçus avant que toute l’eau ne s’échappe). Nous achetons un gros pain tout chaud pour 2 Dh, cinq kilos de clémentines et d’oranges pour 23 Dh et rentrons au camping-car pour casser la graine et faire les devoirs.
05-DSC0377706-DSC0377907-DSC0378308-DSC0378509-DSC0378710-DSC0378811-DSC03789


Lundi 12 février 2018

Nous savons qu’en partant ce matin, la première chose à faire est le plein de gasoil. Malheureusement, nous n’en voyons pas à la sortie du village. Nous espérons en trouver une plus loin. Nous roulons sur Tafraout au travers d’une campagne assez montagneuse, mais désertique et particulièrement belle. Les paysages sont grandioses. La route est bonne. Nous ne croisons guère de véhicules. Il nous faut faire 150 km sur ce tracé.
01-DSC03800
02-DSC03802
03-DSC03808Nous sommes inquiets de ne trouver aucune station services aux divers villages que nous traversons. Un moment, alors qu’il nous reste 103 km à parcourir et que la jauge s’approche de la réserve, j’arrête un véhicule qui arrive en sens inverse et lui demande à combien de km on peut trouver du gasoil. Il me dit qu’il faut compter +/- 40 km. Ca devrait le faire.
04-DSC03811
Les roches sont particulièrement colorées et les vues sont superbes.
06-DSC03818
07-DSC03827
08-DSC03828
09-DSC03832
10-DSC03835
11-DSC03842
Alors qu’il nous reste encore 52 km avant l’étape, le voyant de la réserve s’allume. Mais nous n’avons pas, malgré le nombre d’années, l’expérience de la distance que la réserve nous permet de parcourir. Bien entendu depuis ce matin, le régime moteur est allégé, pas de gaz en descente, bref tout ce qu’il faut pour économiser la consommation. Mais maintenant, nous passons en roue libre (point mort) durant les descentes.
12-DSC03844Et finalement, nous arrivons à Tafraout où, victoire, la station service nous apparaît. Je dis à Marianne:
“Le tarif est trop élevé, nous irons voir la suivante!”
Mais il ne pouvait en être question. Nous faisons le plein et à la capacité connue du réservoir, il nous restait moins de 1,8 litre de gasoil.
Nous nous installons au camping et terminons les aliments emportés qui vont bientôt périmer, soit une tortilla aux poivrons et orange à la cannelle.
L’après-midi, nous allons voir les alentours où se trouve un ancien village berbère en ruine.
17-DSC03862
18-DSC03863
19-DSC03872
Un berbère bien sympa nous accueille et nous demande si nous souhaitons visiter son musée installé dans sa vieille maison familiale. Nous acquiesçons et entrons dans une très vieille maison en torchis partiellement restaurée. Nous y visitons la cuisine avec tous les ustensiles en terre cuite, l’étable, le grenier, les chambres, la pièce de réception ainsi que les terrasses. Notre guide berbère est loquace et nous explique les fonctions de tous les ustensiles des plus divers dont des serrures en bois. Puis dans une malle qu’il ouvre devant nous se trouvent des bouts de bois recouverts d’écritures. Ce sont les actes de propriété de la maison ainsi que d’autres documents datant de cinq siècles.
20-DSC0387721-DSC0387922-DSC0388123-DSC0388224-DSC0388325-DSC0388426-DSC0390527-DSC0390828-DSC0391129-DSC0391530-DSC0391631-DSC0391732-DSC0392533-DSC0392634-DSC0393035-DSC03931
Il nous emmène voir une gravure rupestre de six mille ans. Nous le remercions et chance pour lui, nous n’avons plus de pièces ni de petits billets. Il en reçoit donc un gros que nous lui abandonnons avec plaisir, car d’une part, la visite était particulièrement intéressante, d’autre part, il était aimable et courtois et de surcroit il ne nous a rien demandé.
Le soir, nous commandons une soupe marocaine au camping et la dégustons dans le camping-car. Et même qu’elle est bonne.
Le soleil se couche et éclaire de rouge les montagnes environnantes.1-DSC03953

Mardi 13 février 2018

Le ciel est couvert et il n’y a pas de soleil pour enlever la condensation du pare-brise. La température est de 7°C. Nous prenons la route après de longs palabres de la veille pour savoir si nous suivons le GPS qui nous fait faire une grande boucle qui nous apparaît inutile, ou si nous prenons ce qui nous a été annoncé comme étant une nouvelle route nettement plus en ligne droite et donc plus courte. Quoi qu’il en soit, Michel passe devant et nous roulons. A un carrefour, à l’occasion d’un poste de contrôle de la gendarmerie royale, Michel s’arrête (nous aussi, pardi) et demande au gendarme si cette route existe. Il lui dit que oui, et qu’il faut prendre à droite au panneau bleu à dix kilomètres. Et en effet, comme dit, Michel prend à droite une petite route qui s’enfonce dans la campagne qui s’avère magnifique. Mais cette route est loin d’être nouvelle. Elle est traversée par de nombreux oueds qui, certes, sont à sec, mais abandonnent sur place de nombreux galets quand ce n’est pas la route qui s’en va avec l’eau laissant alors des sillons ou ornières dont la profondeur fait craindre aux véhicules de toucher par manque de garde au sol.
01-DSC0395502-DSC0395703-DSC0396004-DSC0396711-DSC04066
Les montagnes alentour sont magnifiques, composées de roches sédimentaires en de nombreuses strates qui, plissées par les millénaires, affichent des dessins remarquables et remarqués. Bref, en d’autres termes, c’est magnifique. Ce le serait encore plus s’il y avait du soleil.
Au détour d’un virage, nous avons la chance de croiser une caravane d’une centaine de chameaux accompagné de deux ou trois berbères nomades. Un des chameaux est blanc, albinos, ce qui nous semble peu commun.
05-DSC0397606-DSC0398407-DSC0399308-DSC0400509-DSC0401210-DSC0401411-DSC0406612-DSC04073
Nous voguons en pleine campagne sans guère croiser de véhicules. Puis à cinq autres reprises nous croiserons encore de grandes caravanes de chameaux. Un berbère nous accoste et nous demande à boire. Nous lui donnons une bouteille d’eau. Mais ce geste simple que de mettre le pouce à la bouche en basculant la tête en arrière, s’il reste compréhensible est essentiellement le geste pour nous arrêter. Certes, nous donnons l’eau réclamée et nous comprenons cela dans une région aussi éloignée et désertique. Mais le but n’était pas l’eau mais:
“Argent, argent”.
Ca ils savent le dire dans toutes les langues. Il y a un fort contraste entre le plaisir de se rincer les yeux sur des paysages admirables et celui de nous prier constamment de verser l’obole.
13-DSC0407414-DSC0407915-DSC0408116-DSC0408417-DSC0409018-DSC0409319-DSC0410020-DSC0411221-DSC0412022-DSC0412723-DSC04128
Nous arrivons proche de midi à Tata qui nous fait l’effet, au premier regard, d’une ville différente, simplement parce que les avenues sont propres. La camping municipal est presque complet. Les services y sont sommaires avec WC turques. Comme il n’y a pas de repas servis, nous cuisinons dans la Chariote des pâtes Souveryns (crème, concentré de tomate, lardons, piripiri) que nous partageons à quatre.
24-DSC04153
Après une brève sieste et un peu de linge pour Michbeth, nous allons faire un tour en ville. Les principales avenues commerçantes sont constituées de façades en arcades, mais ces boutiques datent d’un autre temps et sont toutes (ou presque) fermées.
25-DSC04154
Nous circulons durant une bonne heure et finissons par déguster Marianne et moi une bonne crêpe cuite à l’huile sur une tôle. Délicieuse. Puis, en payant le camping, nous nous faisons confirmer qu’il y a des baklavas dans une pâtisserie proche. Nous ressortons et allons sans hésiter en acheter un bon peu, car notre boîte d’un kilo s’est retrouvée vide ce matin.

Mercredi 14 février 2018. C’est la Saint Valentin

12°C ce matin à 8 heures. Nous vidangeons les eaux grises à l’aide de la cassette des WC car il n’y a pas d’autre vidange prévue à ce camping.
Nous nous déplaçons dans une très large vallée qui est normalement le lit d’un oued et bordée de part et d’autre par des montagnes de moyenne hauteur. Les paysages sont moins spectaculaires que la veille et le ciel est partiellement couvert. Il est 10h50 lorsque nous arrivons à Foum Zguid, bled perdu et décidons de poursuivre jusque Zagora par la même vallée, les mêmes paysages.
01-DSC0416002-DSC0416203-DSC0416304-DSC0416505-DSC0416806-DSC0417007-DSC0417308-DSC0417509-DSC04179
10-DSC0418111-DSC0418512-DSC0418913-DSC0419514-DSC0419915-DSC0421116-DSC0421617-DSC0421818-DSC0421919-DSC0422220-DSC04230
Vers 13 h, nous arrivons à Zagora et entrons dans le camping “Prends ton temps” où, pour commencer, nous commandons des tajines pour manger ce midi, certes un peu en retard. Durant la cuisson, notre guide nous fait visiter le camping qui semble bien organisé, même si tout semble assez sommaire. Le décor est marqué par les murs en torchis de terre et de paille avec des dessins berbères en relief.
21-DSC0423222-DSC04233
Le tajine est bon, mais nous en avons déjà mangé de meilleurs. L’après-midi, nous allons faire un tour en ville où, comme à l’habitude, nous sommes accueillis en vrais touristes français, les enfants nous disant bonjour, réclamant un bonbon, un dirham, un stylo, les adultes nous priant d’entrer dans leurs boutiques “juste pour le plaisir des yeux”… Michbeth achètent de la cannelle à un tarif juste dix fois supérieur à celui que nous avions eu à une précédente étape, puis ensemble achetons deux pastillas au poulet dans une pâtisserie que nous projetons de manger ce soir avec la soupe.
Le soir, nous nous dirigeons au salon de musique pour manger notre pastillas et la soupe. La soupe arrive. Juste un petit bol (ouf! pour moi qui n’aime guère la soupe) et nous l’avalons aussi sec. Le fond de soupe est du riz trop cuit avec un fond de légume et pas de jus de viande. Ca passe pas trop bien. Nous coupons les deux pastillas au poulet que nous partageons à quatre. Un vrai délice, super copieux, proche de celle que nous avions prise au pigeon. Ca cale bien. Les musiciens arrivent. En réalité c’est le cuisinier. Il ne pouvait pas venir plus tôt puisqu’il était occupé à son autre poste. Il prend une guitare locale à deux cordes et entame un morceau directement accompagné d’un tambourin par un de ses collègues. La musique est basique mais sympathique. Un troisième arrive, s’installe et allume une cigarette. L’ambiance change immédiatement. Un autre en allume une deuxième et nous préférons sortir à leur grand étonnement.
23-DSC0423424-DSC0423625-DSC0423826-DSC04239
Demain, nous projetons d’aller faire une balade sur la montagne proche. Un voisin nous indique le chemin à suivre mais de façon assez approximative. Je chipote un peu pour mettre en place la carte du Maroc dans le GPS de randonnée mais y arrive finalement.

Jeudi 15 février 2018

Fin prêts pour la randonnée, nous partons munis d’une bouteille d’eau à l’asseau de la montagne sur laquelle figure une mention en arabe qui signifie:” Dieu, le peuple, le roi “. C’est la devise du Maroc.
Nous ne trouvons pas le pont renseigné par Gilbert et prévoyons de traverser l’oued à sec. Ok, mais il est bordé par une berge en béton. Nous arrivons à la descendre en trois paliers. Puis traversons dans des zones sablonneuses, d’autres de boue sèche.
01-DSC0424502-DSC04246
Depuis la ville un jeune marocain nous suit. Nous l’avons abordé mais il ne semble pas parler français. Nous arrivons de l’autre côté de l’oued où il y a un petit courant d’eau. Le marocain nous précède et saute de pierre en pierre. Il est leste, nous le sommes moins, mais nous arrivons à passer. L’autre berge est bordée par un contre-canal en béton que nous n’osons pas sauter (le marocain oui!), le longeons et finissons par trouver un petit pont un peu plus loin. Nous traversons la route et observons des ruines et ce qui nous semble être le contrefort d’un chemin ou d’une route. Gilbert nous avait dit de faire le tour de la montagne et que de l’autre côté un chemin en faisait l’ascension. Nous montons à la verticale, dépassons les ruines et arrivons à la route de pierres ou chemin large qu’un SUV aurait pu emprunter.
03-DSC0424704-DSC0424805-DSC0424906-DSC04250
Le jeune marocain nous abandonne finalement et nous ne saurons jamais pour quelle raison il nous a accompagnés jusque là. A mi hauteur, nous apercevons les restes inachevés de la construction d’un hôtel qui aurait été admirablement bien située avec une vue sur les deux versants de la montagne. Mais la construction, comme bien d’autres, s’est achevée avant la fin. Nous poursuivons jusqu’au sommet sans trop de pénibilité. Nous savons que nous ne devons pas prendre les antennes en photos. Nous nous abstenons.
07-DSC0425308-DSC0425409-DSC0425510-DSC0425611-DSC0425712-DSC0425813-DSC04259
A la descente, un sentier rocailleux serpente raide pour nous reconduire assez rapidement au pont qui traverse l’oued. En rentrant, passé le coin d’une maison proche de la ville, une jeune femme était assise à terre devant un petit four et brûlait des branches de palmier pour faire cuire des galettes de pain. Nous admirons son tour de main, lui demandons si nous pouvons prendre des photos et après l’avoir observée un moment lui disons au-revoir. Mais elle ne veut pas nous laisser partir ainsi et nous offre un de ses pains fraîchement cuits. Nous voulons la payer, mais elle refuse farouchement. Nous lui laissons cependant la pièce et la remercions chaleureusement. Voici un comportement que nous aurions aimer trouver plus souvent. Non qu’on nous offre quoi que ce soit, mais que l’esprit soit ouvert et non qu’on nous réclame la pièce pour la moindre photo prise ou un renseignement obtenu. Le Maroc est décidément à deux vitesses.
14-DSC0426115-DSC0426216-DSC0426317-DSC0426618-DSC0426819-DSC04269
En rentrant nous allons manger le couscous poulet commandé la veille. Il est servi copieux, mais particulièrement fade. Je demande du harissa, mais il n’y en a plus! C’est sans doute le moins bon couscous que nous ayons jamais mangé.
Discussion avec Jean-Marc qui nous donne des tuyaux pour le restant de la route.
Le soir, nous allons une nouvelle fois écouter de la musique car le patron, musicien chevronné, est revenu de son parcours dans le désert. Et c’est vrai que c’est autre chose.
1-DSC04272

Vendredi16 février 2018

12°C ce matin avec un ciel particulièrement couvert. Nous empruntons une route trois étoiles dans la vallée du Draa qui nous permet d’apercevoir divers Ksars tous dans leur jus.
01-DSC0427302-DSC0427403-DSC0428104-DSC0428405-DSC0428806-DSC0428907-DSC04291


Nous traversons une région une fois de plus très aride et les gorges se dessinent en de sombres roches.
09-DSC0429910-DSC0430211-DSC0430312-DSC0430513-DSC0430614-DSC0431015-DSC0431816-DSC04320



Peu avant midi, nous arrivons à Ouazazate, la porte du désert et nous nous installons au camping. Michbeth nous préparent du poulet au coco curry suivi d’une mandarine achetée la veille.
Après une brève sieste digestive, nous nous rendons au Ksar Taourirt très réputé. L’entrée est de 20 Dh, mais le guide 100 Dh. Michbeth préfèrent ne pas prendre de guide et aux dires de ce dernier, nous allons tout voir sans rien comprendre. Il nous propose de nous accompagner pour 70 Dh, mais cela ne le fait pas plus. Nous entrons dans ce vieux bâtiment aux murs extérieurs en torchis et nous déplaçons de pièce en pièce dans un labyrinthe sur quatre niveaux. Quelques plafonds sont remarquables, les marches très hautes alors que les portes sont très basses. Et en effet, nous en ressortons peu de temps après être entrés étonnés qu’il n’y ait pas plus à y voir sur base d’une réputation dont tous les guides se font échos.
17-DSC0432818-DSC0433119-DSC0433320-DSC0433521-DSC0433722-DSC0434123-DSC0434324-DSC0434525-DSC0434726-DSC0434927-DSC0435028-DSC0435329-DSC0435430-DSC0435731-DSC0436032-DSC04363
Proches de l’entrée se trouvent de nombreuses boutiques dans lesquelles nous sommes chaque fois invités à entrer “juste pour le plaisir des yeux. C’y pas cher!!!”. Mais rien ne nous accroche. Nous poussons jusqu’au centre-ville où outre un marché qui ressemble plus à un marché aux puces, il n’y a pas grand chose. Nous entrons dans une supérette et nous nous réjouissons de n’avoir besoin de rien car nous n’y aurions rien trouvé.
En fait, nous nous demandons ce que font ceux qui s’arrêtent plusieurs jours dans cette ville sinon aller visiter le désert.

Ce blog regroupant de nombreuses dates est suivi par divers post journaliers sur février et mars 2018.



6 commentaires:

  1. Hihihi! Ça rappelle des souvenirs !!! Que ce soit les souks, les bons repas, l'accueil, le délicieux thé à la menthe ou... Les arnaques à touristes!!! Je sais pas pourquoi... Fantasia, je me l'imaginais bien comme ça !!! Bonne continuation !

    RépondreSupprimer
  2. Super ce reportage William ! Je voyage avec vous et comme je connais bien, ça me rappelle beaucoup de bons souvenirs !
    Bonne continuation à vous
    BISOUS

    RépondreSupprimer
  3. Il ne faut surtout pas donner d'argent, répondre "oualou flouz"
    Bonne continuation les amis
    Je me régale avec vos photos

    RépondreSupprimer
  4. Super! Nous sommes contents d'avoir de vos nouvelles! Que de péripéties, nous attendons la suite... Gros bisous Béné, Mémé Jack et cie

    RépondreSupprimer
  5. Que de souvenirs ! Merci pour vos reportages ,bonne continuation et gros bisous.

    RépondreSupprimer
  6. Félicitations celà mérite d être éditer il m a semblé le vivre ou de lire un livre ... Bon fin de séjour bisous liliSer

    RépondreSupprimer