lundi 7 juin 2021

 Ce matin, le plafond est particulièrement bas. Encore quelques mètres et nous serions dans le brouillard. Je porte la poubelle que je n'avais pas trouvée la veille. Il faisait presque noir. Elles étaient de l'autre côté de la route.

Le petit déj est terminé. Voilà le moment du départ. Tout est prêt, tout est rangé. Nous calons les sièges, programmons le GPS et tournons la clef de contact. La première est engagée et ... rien ne bouge. Certes le moteur tourne, mais le Carrosse n'avance pas: il patine. J'enclenche le blocage de différentiel. Rien de mieux. Je recule légèrement, tout cela en très bas régime. Le véhicule bouge un peu, mais patine toujours. Je tourne les roues pour trouver un autre sillon, mais rien ne fait... Marianne tente de pousser, mais le véhicule est lourd et l'impact de sa poussée est insuffisant. Je lui demande de prendre le volant pour que je pousse à sa place. Elle se réjouit de la situation et me félicite et me remercie de lui céder la place.  Elle lève les yeux au ciel en me faisant comprendre que cela n'est pas pour elle. Et en effet, rien ne change. Je vois un voisin et vais lui demander de l'aide, autant qu'aux mécanos du garage à côté qui arrivent avec un petit délai, juste le temps à la douairière de se manifester. Le voisin nous apprend qu'hier elle est venue l'inviter à changer de place en fonction de la pluie l'avertissant que s'il restait là il n'en sortirait pas. Bien lui en a pris de changer d'emplacement. Et grand merci à la douairière de ne nous avoir rien dit ! Elle nous invite à ne rien faire qu'elle va s'en occuper. Quand je lui demande pourquoi ne rien faire, elle tourne les talons. Et alors qu'elle nous voit pousser le Carrosse, elle met son plus beau profil de poissonnière en place et harangue de son plus beau langage certes châtié. Là, nous entrons en jouissance de la voir dans cet état, mais craignons quand même un peu son profil de sorcière au cas où elle voudrait nous jeter un sort. En deux coups de cuillère à pot, l'affaire est faite. Je remercie tout le monde avec la nécessité de parler un peu plus fort pour me faire entendre sous les vociférations de notre hôte qui s'esclaffe devant les sillons dans son gazon.



Nous prenons la route sous un ciel qui se dégage progressivement. La montée est rude et le compteur affiche une forte consommation moyenne qui ne cesse d'augmenter. Mais la descente réduira bien la donne. La route reste sinueuse, mais très belle.

A Monfroc, où nous avons déjà logé, nous remarquons qu'un petit foodtruck s'est installé. Nous nous garons et prenons une pizza. Elle n'est pas cuite sur place. Il propose plein d'autres plats. En attendant que la pizza se réchauffe, nous prenons une boisson. La discussion est entamée et vire directement sur la crise sanitaire. Dans le dialogue, le gars, maréchal ferrant reconverti nous apprend que sa copine, engagée comme saisonnière par le département a reçu une lettre officielle du préfet (!) le signifiant que la durée de son contrat devrait être raccourcie car le prochain reconfinement est prévu pour le 13 septembre et qu'il ne pourrait donc pas la garder au-delà. Nous sommes le 7 juin: le confinement du 13 septembre est déjà dans les starting-blocks! 

La pizza arrive. Nos verres sont vides. Nous mangeons avec un poids supplémentaire sur l'estomac. L'une est bonne, l'autre est bien bonne !



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