vendredi 30 septembre 2022

Maroc 2022 vendredi 30 septembre

21.5°C à 8h, nuageux et averses

La météo de ce matin n’est guère encourageante. Celle de demain non plus. Nous nous tâtons donc. De plus Marie-France et Jean-Paul ne disposent pas de tant de temps que nous. Ils souhaitent quitter les lieux aujourd’hui. Nous décidons de leur emboiter le pas à leur grand plaisir semble-t-il.

Nous prenons donc la route en direction des gorges du Todra. Et un premier arrêt pour admirer la porte de Rissani, très belle tant d’un côté que de l’autre.



Un peu plus loin, comme décrit dans les guides, nous trouvons les Khetarra. Il s’agit d’une succession de puits creusés l’un près de l’autre et reliés entre eux par le bas, ces jonctions constituant un canal amenant l’eau de la nappe à l’oasis. Chaque tribu avait son propre rang de puits. Il y a quatorze rangs, tous asséchés depuis plus de 50 ans. Ce système d’irrigation était régi par un responsable qui accordait le temps de l’eau d’arrosage selon la surface dont disposait l’utilisateur. Pour gérer ce temps, une clepsydre était utilisée. Il s’agit de l’équivalent de notre sablier mais fonctionnant à l’eau. Cet appareil a la forme d’un bol et est en cuivre. Il est percé au fond d’un trou minuscule. Pour compter le temps, il est posé sur l’eau. Ainsi il se remplit d’eau et finit par couler. Le temps unitaire de cette clepsydre est donc borné par la pose sur l’eau et son naufrage. A chaque unité écoulée, un nœud était réalisé dans une branche de palmier permettant de comptabiliser sans la nécessité de la mémoire, le temps accordé à l’arrosage de chacun.

Nous visitons ce site guidé par Karim recommandé par Gandini. Karim nous explique que le canal fait plus de vingt kilomètres et la profondeur des puits dépend de la profondeur de la nappe, de plus en plus profond d’autant qu’on se rapproche de l’oasis. Il nous permet de descendre dans le canal grâce à un escalier qu’il a creusé et qui, autrefois était éclairé à la bougie. Un touriste sympa voyant son installation est revenu pour lui apporter un panneau solaire et des lampes LED.











Un peu plus loin sur la même route nous nous arrêtons à une auberge qui, au final, n’est pas celle recherchée par Anne et Henri. Nous y mangeons une omelette berbère, constituée d’un fond de légumes cuits et surmontée d’œufs battus, le tout avec une généreuse dose d’huile. Le pain est bien nécessaire. Un thé vert comme dessert fait plaisir à tous.



A Errachidia, sur la N10, nous entrons au musée des sources. Zaïd nous accueille. Il parle parfaitement français et ne nous lâche pas. Ses propos sont particulièrement intéressants sur le musée qu’il a créé autour de ce point d’eau perdu dans ce désert de pierres. L’eau sourde d’une faille rocheuse et avec elle des gaz qui la font bouillonner. Les deux petits bâtiments construits à l’origine ont été rasés et un nouveau complexe typique a été érigé abritant tout ce qu’il a pu collecter dans le Maroc, regroupant ainsi des objets les plus divers garnis de diverses maximes dont de nombreuses provenant des écrits de Saint-Exupéry. Il nous montre d’ailleurs le fonctionnement de la clepsydre évoquée plus haut.

















Fin d’après-midi nous arrivons au « camping ». L’accueil est tonitruant tant par les gestes que par le langage. Le thé nous est offert et nous sommes invités au repas du soir. Mais nous déclinons car le prix ayant fait l’objet de remarques de notre part est finalement laissé à notre bon plaisir, ce qui n’est pas toujours de bon augure. De plus, nous n’avons pas très faim et les derniers repas ayant été particulièrement copieux, nous restons en retrait décidant de manger les restes  emportés du restaurant de la veille.

Le cadre n’est pas idyllique et nous décidons de façon collégiale de trouver demain un autre emplacement pour patienter durant la pluie prévue.

jeudi 29 septembre 2022

Maroc 2022 jeudi 29 septembre

21°C à 8h, soleil.

En prévision du départ, chacun replie son matériel. Et alors que depuis quelques jours nous suspections Jean-Paul de vider ses eaux au bord de sa descente de camping-car sur laquelle se remarquait une large auréole humide, nous constatons qu'elle vient en réalité d'un pipeline crevé par ses soins. Fort heureusement le pipeline n'est que de petite taille et ne sert qu'à l'arrosage du palmier proche. Il n'empêche qu'une fois la sardine retirée, un mini geyser s'en échappe créant la rigolade aux alentours. Un morceau de ruban adhésif camouflera l'incident...




Nous quittons notre aire et arrivons à Merzouga pour quelques courses et manger un plat recommandé. A Merzouga, trois marchands d’épices retiennent notre attention, ainsi que quelques vendeurs de fripes pour nos dames qui marchandent, négocient et achètent chacune. 

Durant ce temps, Jean-Paul, jaloux de ma coupe de cheveux effectuée par Marianne dans notre Carrosse, passe chez le coiffeur pour trois euros (30 Dh).


Nous trouvons nos épices, négocions âprement. Mais le rayon ne contient pas le volume nécessaire à nos souhaits. Il nous faut attendre un peu pour que le nouveau mélange passe au moulin. Au final nous obtenons nos quelques kilos de ras-el-hanout, de la cannelle et du cumin. Avec un beau melon jaune et des haricots à  15 Dh le kilo (1.5 €), c’est le frigo qui se regarnit.

Henri achète quelques pacs d’eau, Jean-Paul, en vain, cherche de la bière qui, aux dires des locaux, ne se trouve que dans deux hôtels.

Notre guide Mohamed qui nous avait fait visiter les mines nous avait chaudement recommandé une bonne adresse pour déguster une matfouna marocaine, compromis entre la pizza calzone et le pain chaudement garni. Nous trouvons via Park4Night une adresse à Khemliya, au sud de Merzouga, le Dar Gnaoua Bambara, nous y rendons et constatons qu’elle est fortement fréquentée. Dans le fond, nous trouvons le patron à qui nous disons ce que nous aimerions manger. Il est d’accord mais nous informe d’une heure et demie d’attente. Nous nous installons sous ce qui ressemble à un préau. Quelques artistes jouent de la musique et dansent au grand plaisir des convives qui entrent pour les trois morceaux indéfiniment répétés.


Jean-Paul désolé de ne pas trouver de la bière nous offre un coca. Marianne se trouve brouillée dans ses entrailles digestives et ne souhaite pas manger ce midi, bien qu’il soit déjà 14h. Nous passons à table. Une entrée de légumes divers nous est apportée avec des olives et une réduction de courgettes, aubergines, poivrons aux épices diverses qui ravit tout le monde. Avec cela, le patron nous apporte une grande carafe de jus d’orange fraîchement pressée ce qui plaît grandement à Marianne. Le plat de résistance arrive alors que nous sommes toujours très occupés par l’entrée. Il se présente comme un grand pain plat que le serveur coupe en huit bien que nous soyons six ayant commandé pour cinq. Mais un huitième de cette matfouna est déjà bien copieux. Nous nous régalons trouvant le plat entre bon et très bon sans le catégorier d’excellent. Sans doute parce que nous avions été comblés par une des entrées assez typique et particulièrement savoureuse. Le dessert est constitué d’un plateau de pommes, de bananes et de raisins. Le patron nous explique qu’il n’a pas vraiment d’enseigne de restaurant, qu’il ne fait des repas que pour des groupes ou des amis. Nous passons à bon compte pour un repas qui nous aura bien tendu la peau du ventre et dont les restes, copieux ont été emportés constituant sans doute le repas de demain.





Le site est sympa de l’intérieur mais pas très bien situé par rapport aux dunes. Nous décidons donc de reprendre la route en sens inverse et nous réinstallons sur le campement quitté ce matin à 12 km si ce n’était un petit détour pour le plaisir de Tomtom. Au bord de la piscine Anne nous invite au thé vert à la menthe.

La soirée tombe rapidement et une fois les étoiles présentes chacun regagne ses pénates pour un repas simple, y compris Marianne qui a retrouvé l’appétit. 

mercredi 28 septembre 2022

Maroc 2022 mercredi 28 septembre

Enfin, il faut avouer que la vue de notre Carrosse n'est pas si mal...




Le matin, chacun vaque à ses occupations. L’heure étant là, nous nous approchons de la sainte table et constatons que nous avons bien été compris la veille pour l’heure du repas. Le serveur nous rassemble, avec notre aide, deux tables en mosaïque du Maroc à l’ombre d’un palmier. Le premier plat arrive : hors d’œuvre, légumes divers. Sans que nous n’ayons encore guère pu y toucher, les tajines arrivent. En les ouvrant, nous n’y voyons que les keftas avec les œufs, sans les légumes cuits demandés avec insistance la veille. Les keftas sont excellents. C’est un réel régal. Une bouteille de vin les accompagne. Un peu trop chambrée. Mais Jean-Paul revient avec un seau à glace pour en idéaliser la température. Parfait : bravo J-P. En dessert, raisins et pastèque bien frais.


Au moment de l’addition, le serveur nous tend le billet sur lequel il est écrit :

600 + 25 + 15 = 1000 Dh. Et le gars me dit : « Ca fait mille ». Du tac au tac je lui réponds qu’il y a une erreur et que le total est de 640 Dh. Et il me dit : « Mais ça ira aussi » !!!

La digestion s’effectue dans les transats bien à l’ombre du Notin' Palace d’Anne et Henri.

A 17h20, Jean-Paul, Marie-France, Marianne et moi partons en rando à l’assaut du sommet de la plus haute dune aux fins d’y admirer le coucher du soleil et les lueurs du soleil bas sur les dunes. Les dunes sont franchies les unes après les autres, nous efforçant, une fois au sommet de trouver la moindre pente pour arriver à la suivante et la gravir également, nous approchant ainsi doucement de l’objectif. Il nous faut une bonne heure et demie pour arriver au sommet après quelques pauses photos. Les derniers mètres sont trop pénibles pour le vertige de Marianne qui s’arrête au col des paresseux avec Marie-France qui l’accompagne pour ne pas la laisser seule. Les derniers mètres sont franchis à pieds nus, et à quatre pattes car le sable se dérobe sous nos pieds. Un grand pas ne nous fait plus progresser que de 10 cm. L’exercice est un peu cardio, mais nous prenons notre temps pour n’affoler personne.


















 Les paysages sont exceptionnels. La magie est un peu rompue par le bruit des quads et des motos dont certaines nous rejoignent au sommet dans un nuage de sable. 


Nous restons quelques instants à admirer les couleurs sur les dunes. Mais les ombres s’estompent rapidement et comme il nous a fallu une heure et demie pour arriver au sommet, nous savons qu’il ne nous faut pas tarder pour rentrer. 















Nous descendons de quelques mètres pour retrouver nos compagnes rassurées de nous voir réapparaître. Avec la lampe de poche, nous faisons quelques signes à Anne et Henri restés au campement. La nuit tombe rapidement et malgré que nous tentions de rester sur les traces de l’aller marquées dans le sable, il nous arrive de les perdre, risquant de descendre les pentes les plus raides un peu trop bas et nous égarer sans vraiment nous perdre. Mais fort heureusement, j’ai emporté le GPS de randonnée qui a marqué le chemin de l’aller et nous suivons le chemin du retour sur base de cette trace mémorisée, évitant ainsi à plusieurs reprises quelques détours inopportuns. Il nous faut une bonne heure pour le retour qui s’effectue sur la nuit noire. Anne et Henri nous confirment qu’ils ont pu nous suivre du regard jusqu’au sommet et qu’ils ont bien vu notre signal lumineux. Très belle journée sur cette base de dunes ensoleillées.