vendredi 23 septembre 2022

Maroc 2022 Vendredi 23 septembre

15.5°C à 7h, soleil

Ce matin, après avoir reçu un pain en cadeau du responsable du camping, comme convenu la veille avec lui, notre groupe de six rejoint le Mercédès 207 de Mohamed qui va nous guider afin de visiter les mines de cuivre et de plomb qui ont fait la réputation de la région dans un triangle de 30 km de côtés. Ces mines ont été abandonnées suite à un effondrement des cours du plomb dans les années 70 suivi d’un mouvement de grève. Car les horaires étaient libres. Les travailleurs pouvaient faire autant d’heures par jour qu’ils le souhaitaient et étaient donc payés en fonction. Certains cumulaient des salaires agréables. La société minière avait construit pour eux des logements qu’ils occupaient gracieusement au sein d’une bourgade dédiée.

Quelques kilomètres sur une belle route nous font penser que nous aurions pu y aller en camping-car. Mais vient ensuite la piste et ses cahots qui mettent même à l’épreuve le véhicule de Mohamed.




Mercédès 207, 892000 km au compteur, troisième moteur, ancien camping-car provenant d'Allemagne, 26 ans d'âge.

Le premier arrêt sera pour entrer dans des galeries souterraines longues de plusieurs kilomètres. Mais elles restent dangereuses et nous restons à l’entrée. Mohamed nous explique que les minéraux récoltés sont sortis généralement sur des vélos sans selle servant de clark.










Une veine minérale


Dans un village, nous grimpons un escalier métallique un peu trop raide pour Marianne. Mais le plus dur est de franchir le pont. Elle se cramponne au dos de Mohamed et je ferme la marche en la guidant par les épaules ; Un gros « Ouf ! » de soulagement à l’arrivée. Là nous observons les minéraux extraits : cuivre, plomb, barrite, vanadinite, … Et l’instant d’après, il faut encore franchir ce pont scabreux fait de bouts de bois et de tôles ondulées et descendre cet escalier un peu raide. Mais Marianne y arrive non sans pousser quelques cris.




Mohamed nous propose de faire un petit bout de chemin à pieds. Il avance en nous laissant ainsi avancer dans les gorges que nous découvrons mieux de cette manière.























A midi, nous pique-niquons sous le pont au bord de l’eau. Sandwich confectionné en deux pitas à l’aide du pain du matin : jambon, fromage, moutarde.

La visite continue et nous nous dirigeons dans les gorges. La vue est très belle et les roches très joliment colorées sous le soleil. Le confluent de deux rivières est franchi par un petit pont suspendu. Il est à claire voie. Et dès qu’on y met le pied, il balance un peu. Là c’en est de trop pour Marianne, qui même avec de l’aide ne peut le franchir, le Vertige prenant le dessus. Nous restons donc à les attendre sur la pile du pont. 






Lorsqu’un moment je regarde le confluent et m’aperçois qu’il y a une digue de retenue permettant de le traverser. Nous y allons et retrouvons nos co-voyageurs qui applaudissent Marianne pensant qu’elle a pu passer le pont. 






L'orientation de la pierre plate servant de stèle dans ce cimetière permet de savoir s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.

Ce village reste habité par quelques familles et Mohamed nous demande si nous préférons avancer ou si nous souhaitons prendre le thé chez l’habitant. Nous optons pour cette deuxième solution et il nous fait entrer dans une maison proche habitée par un très jeune couple marié depuis seulement un mois. Ils sont particulièrement sympas et attachants. Fatima, 26 ans, a appris le français à l’école primaire mais ne l’ayant jamais pratiqué, comprend sans s’exprimer. Son mari, Mohamed aussi, 30 ans, ne parle qu’arabe. Il travaille à la mine. Mohamed notre guide, répondant à une de nos questions, nous explique qu’il bénéficie de l’équivalent de la carte CMU (sécurité sociale gratuite) mais que ce jeune couple non, car ils n’ont pas accompli les démarches (remplir un formulaire) pour en bénéficier. Nous insistons lourdement pour qu’ils le fassent dès lundi… !!! A notre départ, embrassades plus que cordiales, avec quelques larmes dans les yeux de certains et certaines. Nous promettons que si l’aventure devait nous reconduire au Maroc, nous ne manquerions pas de venir leur dire bonjour. Ils nous assurent alors que si nous les prévenons, le couscous serait au rendez-vous.




Enfin, Mohamed nous amène, le cœur serré dans le village où il a vécu jeune ainsi que ses parents. Ce village, désaffecté par l’abandon de l’exploitation des mines en 1975 a bénéficié durant sept ans de la présence d’un gardien. Mais celui-ci n’étant plus payé par la société minière a quitté les lieux. Du jour au lendemain, tout a été pillé : les linteaux, les fenêtres, les toitures, tout a été enlevé, récupéré. La maison des parents de Mohamed, comme les autres est à moitié détruite.












A remarquer que les maisons « maçonnées » sont celles de la société minière mises à disposition des mineurs. Tandis que celles en pierres sèches sont celles construites par les habitants soit pour leurs commodités soit comme commerces. Il y avait en effet plusieurs rues commerçantes.

Merci à Mohamed qui nous a fait passer une excellente journée.

Fin d’après-midi, nous tentons de régler et dépanner les télévisions. Henri pour l’orientation de la tête de la parabole, et moi, pour tenter de trouver ce qui ne va plus depuis avoir heurté quelques branches peut-être. J’en profite d’être sur le toit pour nettoyer le panneau solaire ensablé. Mais notre télévision reste en rade.






Le soir, nous nous réunissons tous les six autour d’une table bien garnie. Jean-Paul a fêté hier son anniversaire (force pour lui de dire qu’il n’est pas le plus vieux !) et compte célébrer l’événement dignement : Champagne rosé et foie gras maison parmi d’autres amuse-gueules des plus divers. Ce ne fut pas triste d’autant qu’Anne confond le second prénom de Jean-Paul et l’appelle une fois Jean-Marc une autre fois Jean-Claude, tandis que quand Jean-Paul s’adresse à moi, il m’appelle Henri. Et Henri en rit.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire