Turquie 2023 mardi 16 mai.

13°C à 8h, soleil.

Ici, à Goreme, c'est un peu spécial. C'est la capitale touristique de la Cappadoce, les cars de touristes sont légion. Un site a été cerné afin d'y mettre un guichet payant. Il regroupe quelques unes des plus belles églises. Bien entendu, nous ne voudrions pas venir en Cappadoce sans visiter ce centre touristique appelé "Le Musée en plein air". En y arrivant, nous constatons d'emblée que la population est plus dense que dans les vallées isolées que nous venons de visiter. Des américains de poids, des asiatiques très nombreux, tout cela fait le bonheur des boutiquiers qui vendent des reproductions de montgolfières, de cheminées de fées, ...

De là, la vue est belle...

Le site n'est qu'illusion. Les parois des roches ont été recouvertes d'une grille en fibre sur laquelle a été projeté un mortier à la couleur de la roche afin de donner à l'ensemble une belle image. Ce que l'on voit devrait donc ressembler à la roche d'origine. Sauf que ce mortier n'a pas tenu, s'est désagrégé. Il ne reste plus de visible, très visible, que la trame de polyester qui brille au soleil.

L'entrée est de 300 Lires (15€) ce qui n'est pas loin d'un maximum pour la région. Mais pour ce prix, on pourrait croire que toutes les églises sont accessibles. Que nenni!! La moitié sont fermées, condamnées. 

Nous entamons donc la visite avec cet état d'esprit assez contraire à nos habitudes.

Quelques tombes à même la roche. Celles-ci sont vides...

... mais d'autres non !

Les plus vieilles fresques datent du VII°S, les plus récentes du XI°S.

Ici, un réfectoire en très bon état de conservation. Les bancs sont taillés dans la roche en place, de même que la table. Peut-être, à l'époque, l'ensemble bénéficiait-il d'une couverture en bois ?

Une église, la plus belle, celle comportant les plus belles fresques, n'est pas accessible avec le billet d'entrée, mais nécessite un supplément. Nous crachons au bassinet...

Mais une fois passé le guichet, nous remarquons qu'une petit panneau interdit de prendre des photos. J'ai toujours été réfractaire à ce type d'interdiction après paiement du billet. C'est un vol de la liberté. Il est à mon sens obligatoire de signaler cette interdiction avant le paiement du billet afin d'avoir la liberté de ne pas l'acheter sinon. Une fois dans la place, deux gardes veillent au grain. Je passe devant eux, leur tourne le dos et dégaine l'appareil le plus discrètement possible. Le temps de prendre quelques photos, toutes dans le même axe, et un garde me tape sur l'épaule me disant qu'il a vu que je prenais des photos malgré l'interdiction. Je rengaine donc, regrettant de n'avoir pas réussi à en prendre plus, mais tout de même content d'en emporter sans sanction. Les voici, la troisième étant floue :-(

Parfois il y fait tellement sombre que l'appareil photo (quand c'est autorisé) n'arrive pas à faire la mise au point. Une lampe de poche est alors nécessaire, mais apporte un halo perturbateur que vous voudrez pardonner.

Dans une autre église, un garde était en place pour la même raison. Il nous voit, alors que nous n'étions que nous deux, admirer les peintures. Il me regarde et me dit: "Prends photos, prends photos, oui!". Et là, je ne me prive pas même si les fresques étaient plus simplistes.

Il nous attend à la sortie. Je me dis qu'il va nous demander son pourboire. Au lieu de cela, il me tend un euro. "Change: vingt Liras?" . En effet, il y allait de son intérêt. Nous lui donnons son billet de vingt Liras et il nous donne son euro dont il ne savait que faire.

Encore quelques photos détournées:

A la sortie du site, l'immanquable boutique où s'y entassent d'admirables chefs d'œuvre.

De retour au camping, nous tirons le bilan: 

- Très belles choses à voir;

- Trop cher

- Trop de monde

- Site détérioré, mal restauré.

Une salade de tomates, lentilles, concombre accompagnée de caillette maison et de baklavas nous restaure agréablement.

Je profite de la présence d'une échelle pour vérifier que la cheminée du frigo soit bien propre et que ce ne soit pas elle la source de la panne. Mais elle est propre. En montant aussi haut, je constate que le panneau solaire est particulièrement bien encrassé. J'entreprends de le nettoyer avec la nouvelle raclette au manche très télescopique. Les lanterneaux y passent également.

Après-midi, relax: quelques courses à Goreme.

Le soir, apéro dînatoire avec Laura et Jérôme, deux cyclistes qui se sont rencontrés voici quelques jours en Turquie et roulent ensemble depuis. Ils ont tous deux pris une année sabbatique pour une introspection. Nous passons un bon moment autour d'une bouteille de vin, saucisson d'Ardèche, Chorizo espagnol, fromage de Savoie,  et tomates, concombre, abricots et chips pimentés turques apportés pas nos hôtes. La soirée fut très agréable en compagnie de Boubou la chienne de Laura.

Le frigo semble se stabiliser. Faut-il encore que cela dure...