samedi 6 mai 2023

Turquie 2023 vendredi 5 mai

11°C à 8h, ciel couvert et bien gris.

Notre voisin italien s'en va ce matin. Il passe au hammam nous dit-il car il aime cela. Mais nous croyons surtout qu'il en a un grand besoin, et cette fois, ce n'est pas notre petit doigt qui nous le dit, mais nos narines... Les Allemands sont partis plus tôt. Un caddie russe est venu entretemps. Notre petit parking semble être dédié aux CC.  :-)

Pour la première fois depuis le début du voyage, nous sortons le tuyau pour faire le plein d'eau. Et encore, heureusement que nous avons un raccord dit "voleuse"  ! sinon, mission impossible, le seau serait resté de la partie. Nous profitons des toilettes lavées au tuyau sous pression tous les matins pour faire les vidanges et prenons la route vers 10h. La route est annoncée "verte" sur la carte, mais elle n'est pas très plaisante visuellement sinon de belle qualité. Et c'est vers 11h40 que nous arrivons à Konya, septième ville du pays par son nombre d'habitants. Il ne s'agit plus d'une bourgade, mais d'une ville d'importance. C'est la première fois que nous voyons des bus. Ailleurs, les transports en commun sont effectués en fourgons d'une quinzaine de places qui fourmillent. 

L'aire, très bien aménagée, est gardée. Il faut montrer patte blanche avec son passeport. Le stationnement y est gratuit mais limité à trois jours, tous services inclus dont électricité, mais pas de vidange sinon au seau dans les toilettes. Les Allemands du bord du lac et les Français vus à la mosquée en bois y sont aussi.

A midi, nous nous restaurons avec un poulet aux girolles "Paul et Louise", boulgour et baklavas devenus un acquis social incontournable.

Vers 14h, nous prenons le taxi pour arriver au centre de Konya: 3€ la course. Konya est le centre des Derviches Tourneurs, secte appelée ainsi en raison des danses qu'ils pratiquent en tournant sur eux-mêmes. Ils ont contribué à la conversion des chrétiens à l'Islam. 

Et nous entamons une succession de visites des bâtiments les plus réputés du centre de Konya. Le beau temps ne nous accompagne pas et les nuages nous confirment le risque de pluie annoncé par la météo en ligne. Pour cette raison, nous avons enfilé des petites vestes de pluie. Elles sont rouges et dénotent particulièrement dans cette population essentiellement vêtue de noir. Nous passons visiblement pour les touristes que nous sommes puisque chaque commerçant nous aborde en anglais. En plus, Marianne fait partie de l'extrême minorité puisqu'elle n'a pas de foulard. Ici, seules quelques jeunes filles en sont dépourvues. Sans doute uniquement des célibataires. Il est vraiment rare d'apercevoir une femme de plus de trente ans qui n'en aurait pas.

Nous commençons par la visite de Selimiye Camii, mosquée ottomane du XVI°S. Le lustre est exceptionnel et nous ne doutons pas un instant qu'il n'ait été fabriqué sur mesures. Nous voudrions le même à la maison...







A la sortie nous sommes abordés par un Turc très aimable qui nous interroge sur notre provenance, s'étonne d'un aussi long voyage, et se propose de nous aider si nous avons un quelconque besoin. Or, effectivement, je cherche un peu de graisse pour le skyroof qui couine en roulant et je n'en trouve pas. Il me dit qu'il sait où l'on en vend, mais que ce serait compliqué de nous l'expliquer. Aussi, il se propose de nous accompagner. Et nous entrons ainsi dans le bazar de la ville où, nous dit-il, il a sa propre échoppe de tapis qui font la réputation de la province, mais vendus au tiers voire au quart du prix des endroits touristiques. En chemin, il nous apprend, répondant à notre question, qu'un paquet de cigarettes coûte en Turquie entre 1.5 et 2€. Raison pour laquelle les Turcs ne se retiennent pas de fumer. 

Il nous montre la mosquée Aziziye, de style baroque et disposant de fenêtres plus grandes que la porte d'entrée, chose exceptionnelle.




La petite quincaillerie dispose en effet de graisse et j'en achète un petite boîte au prix d'un euro. Il nous raccompagne mais, bien évidemment en passant par sa boutique parfaitement garnie de nombreux tapis dont il nous parle avec passion. Nous lui expliquons qu'en vertu des planchers chauffants à la maison, il n'est pas possible que nous en achetions. Il n'est pas vexé, mais continue à nous les présenter. L'un d'eux, en soie est exceptionnel, tant à la vue avec des effets nacrés, qu'au toucher très doux. Mais nous devons lui faire comprendre, et tout cela en anglais qui est tant le nôtre que le sien, que nous venons pour visiter la ville et devons malheureusement prendre congé. Nous le quittons en le remerciant pour ses services. Et il reste très aimable et courtois et nous offre même un plan de la ville.

La visite suivante est pour le musée de Mevlana, ancien couvent des Derviches Tourneurs. Normalement, l'entrée est payante, mais le gardien laisse entrer tout le monde librement.





Les portes d'entrée de la salle Tilavet sont recouvertes de feuilles d'argent. Cette salle abrite le cercueil-sarcophage de personnages célèbres dont le plus important (tant pour le personnage que pour le sarcophage) est celui de Mevlana, Derviche. Pour en savoir plus, à chaque fois qu'un mot est en bleu dans le texte, vous pouvez cliquer dessus, cela ouvrira un lien plus explicatif.

Les deux portes recouvertes d'argent





L'art de la calligraphie arabe



Le sarcophage de Mevlana



Ce coffret, objet de toutes les attentions, admirations et adorations, contiendrait des poils de la barbe de Mahomet en personne.


Un très vieux tapis, sans doute en soie

Détails


Une miniature pris en photo au travers d'une loupe



Le musée Grévin local


Les Derviches auraient pu être animés ...  :-)




Dans la cour, une fontaine dans laquelle sont jetées de nombreuses offrandes. Mais les gens sont radins, on n'y voit aucun billet !   :-)

De là, nous nous rendons à Alâaddin Camii la plus vieille mosquée de la ville. Juste en entrant, un gars un peu âgé (donc plus que nous !) nous aborde pour nous guider dans la visite. Nous tentons de décliner, mais il s'accroche. Au final, nous en apprendrons un peu, mais la visite s'effectuera au pas de course, ce qui n'était pas notre intention. Chaque endroit aussi symbolique nécessite très souvent un arrêt pour admirer ou s'imprégner des lieux. Nous lui laissons une pièce, puisque c'était très certainement son objectif.

Certaines de ces colonnes ont été récupérées sur des églises ou bâtiments romains. L'une d'elles a plus de 2400 ans.



Un minbar exceptionnel qui aurait nécessité plus de trente années de conception.


Remarquez ici, que le sol est bien horizontal, mais pas le plafond. Ce n'est pas un effet de la photo, mais sans doute dû au tassement du bâtiment.

Huit tombes de sultans et autres ...





En quittant Alâaddin, nous passons près du portail de la médersa (école coranique) de Karataiy datant de 1251.


Une maison ancienne et typique transformée en restaurant.

Ensuite, nous voudrions visiter la médersa d'Ince Minare qui abrite le musée de la sculpture sur bois et sur pierre et qui a excellente presse. Malheureusement, des travaux de restauration étant en cours, le musée n'est pas accessible.

Les premières gouttes de pluie nous arrivent. Elles sont encore éparses et nous permettent de circuler sans trop de gêne. Nous traversons une deuxième fois une partie du bazar nous disant que nous y reviendrions bien demain. En passant devant une boutique, nous remarquons des gozlèmes, genre de crêpes fourrées à la viande. Nous en achetons quelques morceaux que nous comptons déguster ce soir.

Pour le retour, nous prenons une nouvelle fois un taxi et une fois à l'aire, apercevons les Autrichiens que nous avions rencontrés à Pamukkalé. Quelques instants de palabres en anglais, toujours approximatif. Nous rentrons au Carrosse avec 12000 pas accomplis et 7.9 km. Rien d'exceptionnel. Nous apprenons que la gratuité des sites serait due au fait que nous étions vendredi jour saint.


Le soir, les gozlèmes s'avèrent absolument délicieux. Nous y retournerons...













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