samedi 16 janvier 2021

Nouvel'an 2021 et la suite: samedi 16 janvier

 0°C à 8h, soleil   :-)

Marianne pense qu'elle s'est trompée et a avalé les coquilles de huîtres. La nuit a été un peu pénible tant la digestion a été perturbée. Pour ma part, je ne sais si la digestion des huîtres était en cause, mais j'ai vécu quelques cauchemars dantesques.

Dès le matin, nous pensons à dégeler un plat du congélateur pour ce midi. Mais les plats sont entreposés de façon précaire et ils glissent les uns sur les autres dès l'ouverture. L'un passe par dessus bord et s'éclate au sol. Le lino est légèrement marqué, tandis que le récipient est irrécupérable. Nous veillerons à ne pas manger des éclats de plastique...


Nous effectuons les vidanges avant le départ pour Herbe. 

L'aire d'Herbe est référencée. Elle se trouve près du cimetière. En arrivant, nous constatons qu'un camping-car un peu en piteux état se trouve garé dans l'allée en pente menant au cimetière et nous en étonnons alors qu'il y a de nombreuses places de niveau à proximité. Une fois garés, nous allons voir au cimetière comment récupérer de l'eau. Le camping-car garé est sur cales et branché avec un succession de rallonges jusqu'au pylône d'éclairage dans le fond du cimetière. La trappe du poteau a été ouverte et une connexion sauvage semble avoir été entreprise avec un soin tout particulier pour refermer la trappe avec du scotch pour éviter une éventuelle entrée d'eau. A chaque jonction de rallonges, une casserole à l'envers pour protéger le raccord de l'eau de pluie.

Sans nous occuper de cela, nous fouillons le cimetière et trouvons de nombreux points d'eau, au moins une dizaine, mais tous fermés, sans doute pour cause de gel. Nous tentons de trouver la vanne... et y accédons sans trop de peine. Mais à l'ouvrir deux secondes, nous constatons que toutes les fontaines et les robinets se mettent à couler ainsi que les différentes purges. Nous n'insistons pas et partons promener.

En bord de mer nous (re) découvrons la chapelle algérienne. Il s'agit de ce qu'il reste d'une ancienne propriété construite par un algérien qui comptait une villa, douze maisons pour son personnel et une chapelle. C'est donc une chapelle chrétienne associant la croix et le croissant au faîte du clocher.







Le village est très joli. Nous le parcourons avec plaisir.

















De retour à l'aire, le camping-car initialement situé dans l'allée du cimetière était déplacé sur le plat et le plein d'eau était en cours. Intéressé par une possible alimentation en eau, je sors et vais au contact. Le gars arrive. Il a le profil d'un camping-cariste d'un autre âge, entendez bien enveloppé d'une ancienne parka, barbe négligée et pieds nus dans des babouches. Je lui demande:

- "Il y a de l'eau?"

- "Bien sûr!, mais chut" me répond-il, le chut sifflant entre les dents qu'il n'a plus.

Voyant qu'il était raccordé à une bouche d'eau au sol en bord de route je l'interroge:

- "C'est branché en permanence?"

- "Non, il faut ouvrir le compteur, mais c'est secret!"

- "Ok, je vois où il est dans le coin du cimetière à gauche du portail"

- "Oui, mais je suis le seul à pouvoir l'utiliser".

Et là, il se lance dans une longue explication, me révélant qu'il est SDF, handicapé, qu'il vit avec allocation de 600€ par mois, que grâce à la victoire aux Prudhommes contre son patron il a pu acheter ce camping-car, car dès qu'il a été reconnu invalide, sa femme l'a viré. Depuis, il a, précise-t-il, eu un "pet" dans le cerveau qui lui dit qu'il a mal aux intestins alors que les analyses montrent que ses intestins n'ont rien. Il prend donc, sur prescription, quatre fois par jour une dose de morphine... 

- "Mais je peux vous donner de l'eau si vous voulez"

Et nous partageons ainsi l'approvisionnement en faisant le plein de nos deux camping-cars. Henri veux lui filer une ration de Chili con carné. Mais il refuse assurant que ça va lui relancer les douleurs aux intestins. Je lui demande s'il veut du chocolat. Il accepte. Henri lui file quelques sucreries.

A midi, sanglier sauce Hoisin, riz et riz au lait.

Derrière nous, d'autres camping-caristes que nous avions vus la veille. Nous reprenons un contact spontané séparés par une très nette distanciation, la dame tirant par moment son mari afin de l'éloigner le plus possible du SDF qui est venu nous rejoindre.

Henri, qui entretemps a acquis une clé de bougie, sort son groupe électrogène pour nettoyer la bougie et voir pour quelle raison l'autre jour il n'a pas voulu tourner.

Je lui dis: "N'oublie pas de le mettre sur ON". Il me regarde un peu de travers comme pour dire: "Serait-ce possible que ça m'arrive?". Il commence par enlever la bougie qui de fait était bien noire. Avec une brosse à dent (pas la sienne et pas celle d'Anne non plus...) il tente de la nettoyer, mais sans réelle efficacité. Notre SDF de service intervient pour dire qu'il faut la chauffer à la flamme. Que si nous n'avons pas de briquet, le plaque de cuisson gaz devrait faire l'affaire. Henri s'y colle, remonte la bougie et tente de démarrer. Trois coups et rien!!! Alors, je regarde le commutateur et je lui demande: "Henri, sur OFF, il peut démarrer?"... Rires... En basculant sur ON, le groupe démarre. Le temps de le laisser un peu tourner et tant qu'à faire de charger la batterie, il prend son régime et tourne comme une horloge. Voilà une bonne chose de faite.

Nous nous séparons et chacun rentre en sa demeure mobile.



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